Melvin Zed, le spécialiste français de Mad Max (si ce n’est, le plus fanatique d’Europe, il n’y a qu’à voir son site "seri-z", véritable Bible en la matière), dresse le portrait d'un passionné complètement ahurissant, voir même un doux-dingue. Adrian Bennett est un anglais expatrié en Australie et créateur du musée Mad Max 2 à Silverton, sur les lieux mêmes de tournage !
C’est ça qui est génial avec ce type de documentaire, c’est de découvrir des fans hardcore qui vont jusqu’à déplacer des montagnes pour atteindre leur but. Adrian Bennett a toujours été fan de Max Mad et ce, depuis sa plus tendre adolescence dès qu’il a découvert le film en 1979 au cinéma. Il en est tellement dingue, qu’il ira jusqu’à appeler ses fils en référence au film de George Miller. L’aîné s’appelle Byron (Byron Kennedy, producteur du film) et le cadet s’appelle Grant (Grant Page, le coordinateur des cascades). Mais comme cela ne lui suffisait pas, il décide de se rendre en 2003 avec sa petite famille en Australie, sur les lieux mêmes du tournage. Comme un pèlerinage, pour ne faire plus qu’un avec le film qu’il chéri, voir qu’il vénère. Car Adrian aime plus que tout le 2ème opus de la franchise, au point d’avoir proposé à son épouse et ses fils de déménager au pays de Crocodile Dundee seulement deux ans plus tard.
Sa femme pensait en avoir enfin terminé avec ses délires sur Mad Max maintenant qu’il était « en Terre sainte », sauf qu’il n’en sera rien. Adrian est buté, voir obnubilé et ne lâche pas l’affaire. Au point de récupérer ici et là divers objets, véhicules, décors, costumes liés au film et dès 2010, il décide purement et simplement d’ouvrir le tout premier musée au monde dédié à Mad Max 2. Véritable temple du 7ème Art dédié à la Ozploitation, enfin… surtout, voir uniquement au film de George Miller. Ce lieu réunit bon nombre de documents que vous ne trouverez nulle part ailleurs et pour cause, ce sont les habitants Broken Hill, qui étaient eux-mêmes figurants ou acteurs sur le film, qui ont donnés ces pièces de collection qui font la richesse du musée.
Archeologist of the Wasteland (2019) retrace donc le parcours atypique de ce british sur les terres australiennes. Un fan invétéré qui ne vit que pour sa passion (le film est tellement drôle, il suffit de voir les réactions et/ou les propos d’Adrian pour s’en convaincre). Tel un chercheur d’or, il écume les moindres recoins du désert de Silverton, parcours les différents lieux de tournage à la recherche du moindre indice, du moindre élément qui aurait été oublié à la fin du tournage, soit… 40ans en arrière !
Et c’est ça le plus dingue, c’est qu’il parvient encore et toujours à mettre la main sur un tas de trucs. Aussi bien un vieux bus qui servit d’élément de décor en passant par divers accessoires. Le moindre boulon, écrou ou bout de parechoc qu’il parvient à trouver mérite de figurer dans son musée. On suit Adrian dans sa quête inexorable, retournant sur les lieux de tournage où se sont déroulées la plupart des cascades. Persuadé qu’il reste encore et toujours des pièces disséminées dans le désert qu’il se doit d’intégrer à son musée. Et c’est d’ailleurs à ce moment là que le film prend toute sa dimension palpitante. Lorsque Adrien fait dépêcher une pelleteuse et qu’au fil de la journée, il parvient à déterrer des restes de décors, voir même des éléments de voitures enfouis dans la terre ocre au beau milieu de nulle part !
Qui aurait pu penser qu’en effectuant des fouilles autant d’années après, il aurait pu mettre la main sur autant de "trésors" ? Adrian n’est pas seulement un passionné, c’est un amoureux éperdu envers une œuvre de fiction qui le hante et le ronge depuis tant d’années. C’est en cela que le film de Melvin Zed s’avère passionnant. Ce dernier parvient à dresser portait passionnant & amusant d’un archéologue des temps modernes.
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