Ce thriller chinois est bien agréable si on savoure la « nouvelle vague » de ce style
Le début est fascinant qui nous offre cette vie (et une ville Canton) chinoise banale (mais si mal connue par nous, occidentaux) où le hasard ramène le « meurtrier » vers la veuve de sa victime. Se tissent alors des liens plein de mélancolie et de fascination entre les 2 protagonistes.
L’enchainement d’ellipses et de retours est vertigineux, jusqu’à ce qu’on ne distingue plus « le héros » qu’au nombre de ses marques sur le visage
Bien joué, c’est Eddie Peng, en jeune anti-héros, silencieux, « bouffé » par sa culpabilité, dans son existence torturée, qui sort son épingle du jeu.
Hélas le scénario s’embourbe plus d’une ½ heure dans la poursuite policière et ce n’est qu’à la fin, qu’on retrouve le souffle de la détente et de l’espoir du prisonnier qui a payé ses dettes
Le véritable point fort du film est bien sur son style visuel avec de nombreux jeux d’eau, d'éclairages (néons grésillant), des couleurs oranges (scènes nocturnes) et surimpression de certaines séquences très originale
Pour un 1er film, présenté au festival de Cannes, ce n’est pas mal du tout et apparemment libre de toute censure chinoise : bas fonds, milieux corrompus et même un clin d'œil à Darwin et Freud (à la TV)