Les contrastes sont un aspect important de l’identité de cette ville. Non seulement ils se ressentent à travers les différents quartiers faits de petites maisons traditionnelles ou de gratte-ciel futuristes, mais s’étendent également à travers la population japonaise présente : L’aristocratie Tokyoïtes et les provinciaux venus de tout le pays.
Deux mondes se croisent mais ne vont pas dans le même sens.
« Il y a des frontières invisibles au sein de Tokyo, qui définissent la manière d’être des gens, avec toujours une perte de contrôle sur leur comportement, leurs pensées et même leur propre corps ». **Yukiko Sode**
Deux mondes qui ont pour point commun, le fait que toute tentative d’émancipation, même minime soit réfrénée.
Avec Aristocrats, ce film élu meilleur film de l’année au festival Kinotayo, la réalisatrice japonaise Yukiko Sode, raconte l’histoire attachante de deux jeunes femmes très différentes qui vont finir par s’affranchir des barrières de classes pour vivre leur propre vie.
À presque 30 ans, Hanako, née à Tokyo, est toujours célibataire, ce qui déplait à sa famille très aisée et traditionnelle. Quand elle croit avoir enfin trouvé l’homme de sa vie, elle comprend qu’il entretient déjà une relation ambiguë avec Miki, une provinciale venue vivre dans la capitale pour ses études… Sans même qu’il le sache, Koichiro, le fiancé, incapable de connexion profonde, de courage et d’amour va permettre la rencontrer de ces deux femmes qui va bousculer leur vie.
Avec une délicatesse infinie et beaucoup de nuances, sans fioriture et quelques pointes d’humour, ce très joli film, ce conte moderne aborde la place des jeunes femmes confrontées aux carcans de leur passé familiaux et parle d’un système de castes encore méconnu au Japon.