Je me lance dans la rédaction de cette critique sans vraiment savoir ou elle va finir, tellement ce film est lunaire et complétement surréaliste.
A l'image de sa BO, portée par l'hypnotisant In the Death Car de Goran Bregovic & Iggy Pop, ce film captive par sa forme qui rappelle parfois celle de Wes Anderson, mais surtout par son fond. Bien que le film revienne rapidement à la réalité lorsque Axel se réveille dans le coffre de son Pick-up, c'est sans doute le seul passage dont on est sur qu'il n'est pas un rêve habillé de réalisme. Tantôt poétique, onirique ou fantasque, difficile d'avoir des repères dans cette aventure portée par un Johnny Depp intriguant, mais qui semble bien accompagné dans sa douce folie. Même Paul, qui apparaît en début de film comme personnage le plus terre à terre, s'enfonce progressivement dans son illusion, jusqu'à cette scène surréaliste d'audition.
Multipliant les références cinématographiques de manière extravagante, Emir Kusturica crée presque un genre à part, dont la quête de la réalité peut rappeler celle d'Inception ou de Big Fish.
Le film comporte à mon sens quelques défauts, qui ne gâchent cependant pas l'ambiance et la qualité globale du film. Déjà il est un peu long, 40 minutes de moins auraient suffit pour cette histoire qui s'essouffle un peu à la fin et dont les aboutissants sont quelque peu prévisibles.
Les vfx sont aussi un peu catastrophiques, que ce soit les scènes de poissons ou les vols des personnages, c'est un peu grotesque.
Tout ce qu'on retient de ce film au final c'est cette ambiance onirique, ce décrochage total voulu par Emir Kusturica, qui à ici le talent de créer une ambiance ultra caractéristique. Amateurs de films hors norme, ne vous laissez pas berner par les résumés de ce film impitchable, et lancés vous tête baissée!