Hollywood sauve encore l'humanité.
Armageddon, c'est le cinéma hollywoodien par excellence : du grand spectacle, de l'émotion et surtout du grand grand n'importe quoi.
Le pitch est un modèle du genre : un astéroïde gigantesque (découvert par des américains, évidemment) menace de détruire la civilisation sous 18 jours. La seule solution éviter le désastre, c'est placer une charge atomique à l'intérieur de l'amas rocheux (probablement un des seuls moments cohérents du film). Pour cela, il faut creuser un puits, et quoi de mieux que le meilleur foreur du monde (américain lui aussi, coïncidence) pour effectuer cela personnellement (alors qu'il aurait pu former en express des astronautes surentrainés ça aurait été aussi bien).
Comme vous le voyez, c'est pas le scénario du siècle. Un héros qui excelle dans son domaine doit sauver le monde d'une catastrophe avec ses hommes parce qu'il n'y a pas d'autre solution. Les premiers à avoir découvert l'astéroïde sont les américains, ils cachent l'information au monde entier (pour pas faire peur aux gens, hein), l'équipe qui va péter le caillou est donc par conséquent américaine (avec une petite aide de la Russie), etc... Ah, j'allais oublier, le héros élève seul sa fille (une bombe) sur une plate-forme pétrolière après que sa femme ait, bien sur, "quitté le navire". Ça fait très gros dur au grand cœur, un rôle parfait pour Bruce Willis en somme.
Grosse production = gros casting. Bruce Willis, Ben Affleck, Liv Tyler (qui est surbonne), Steve Buscemi, Owen Wilson, William Fitchner... un casting solide en somme.
Les effets spéciaux sont pas transcendants, biens mais sans plus. Évidemment, c'est Paris qui trinque quand faut montrer une ville étrangère qui se fait bousiller par un gros galet tomant du ciel. On notera que l'Arc de Triomphe est encore aux trois-quarts intact alors qu'il est à moins d'un kilomètre du lieu de l'impact est que tout dans un rayon de dix kilomètres est désintégré. Les maçons de Napoléon, c'était pas des branleurs. On notera que New York s'en sort beaucoup mieux que notre capitale alors qu'un caillou de MÊME TAILLE leur tombe sur le coin du museau. Y'a pas à dire, les gratte-ciel c'est la vie.
On passera sur la niaiserie des scènes entre Liv et Ben, comme la scène du biscuit (même si l'envie d'être à la place d'Affleck m'a un moment plus qu'effleuré l'esprit), y'a des scènes WTF qui valent le détour, comme Bruce qui poursuit son futur gendre à coup de fusil à pompe, le tout sur la plate-forme pétrolière, au risque de tout faire péter ! Buter celui qui touche à sa fille au risque de la buter, ainsi que lui et tous ses hommes, dans l'explosion de la plate-forme, ça c'est américain. La scène du sacrifice est probablement le symbole parfait de tout ce qu'est Hollywood, on attend bien la DERNIÈRE seconde avant d'appuyer sur le bouton pour déclencher la charge atomique alors que ça fait DIX SECONDES qu'il pouvait le faire ! Et tout ça à force de ralentis et de musique à fond les ballons.
Bon, vous voyez, j'en dis du mal depuis un moment, mais le film reste agréable à regarder, parce que c'est efficace. Les acteurs sont pas chiants et ça pète de partout dans la deuxième moitié du film. On pestera sur les clichés bien sentis et, je le répète, sur les scènes bien niaises (La chanson juste avant qu'ils ne montent dans les navettes, un gros facepalm gratos.) qui plombent le film.
Bref, une superproduction hollywoodienne pur jus, dans ses bons et mauvais côtés.
6 de base (grâce à Bruce), mais un point en plus pour Liv.