A la vision de certains films, on ne peut s’empêcher de se demander ce que sont venus faire de grands acteurs dans une purge pareille. Avec « Arnaque à Hollywood » c’est ce sentiment gênant qui nous parcourt l’esprit en premier lieu. En effet, de nombreuses stars n’ayant plus rien à prouver gâchent leur fin de carrière sous deux formes. Il y a ceux qui se vautrent dans des séries B qui ne passeront même pas par la case cinéma (Bruce Willis, Nicolas Cage, ...) et il y a ceux qui viennent cachetonner au sein de productions indignes dans des seconds rôles de luxe ou des premiers rôles ridicules. Pour payer leurs impôts ? Pour rester sur le devant de la scène ? Pour s’amuser sans contrainte ? On ne saura vraiment jamais, mais il est vraiment triste de voir des acteurs de la trempe de Robert de Niro (habitué du genre depuis sa première incursion dans la comédie avec le très bon « Mafia Blues »), Tommy Lee Jones et Morgan Freeman s’infliger ce type de productions qui n’aurait même pas été financée sans leurs noms.
Car, en effet, il faut bien avouer que cette pochade insignifiante va clairement faire tache dans leurs filmographies respectives. « Arnaque à Hollywood » est clairement un mauvais film et leur talent n’en sortira certainement pas grandi. C’est dommage, car le scénario initial n’est pas plus mauvais qu’un autre et fortement inspiré du formidable « Les Producteurs » de Mel Brooks (mais pas de son honteux remake avec Uma Thurman). On y voit un producteur raté fomenter une arnaque à l’assurance en tentant de faire mourir l’acteur principal et ainsi toucher le pactole pour rembourser un ponte de la mafia locale qui le finance. Mais plutôt que de nous offrir une chronique intelligente du Hollywood des années 70 ou encore une comédie fraîche et drôle, le réalisateur George Gallo ne montre aucun talent et nous livre une pantalonnade gênante, rarement drôle et surtout très lourde. C’est frustrant quand on sait que le procédé du film dans le film offre tant de possibilités...
« Arnaque à Hollywood » coche quasiment toutes les cases du navet et rate toutes les potentialités qui s’offrent à lui. Le film semble tout droit sorti d’un autre temps, comme s’il avait été tourné dans les années où il est censé se dérouler. L’image est poussiéreuse et le cinéaste ne tente jamais d’être original dans sa mise en scène. Les acteurs débitent des dialogues la plupart du temps inintéressants et l’occasion de rire, voire même de sourire, est très rare. Seul l’après-générique laisse augurer de ce qu’aurait pu être le film avec bien plus de second degré et d’humour corrosif. Ici, les gags sont pitoyables et indignes d’une telle distribution. On a presque honte pour les acteurs. Robert de Niro cabotine au possible comme il sait si bien le faire et Morgan Freeman fait du tourisme. Seul Tommy Lee Jones parvient relativement à ne pas se ridiculiser. Une comédie poussive et ratée indigne du prestige de ses acteurs!
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