Eddie (Nick Moran) s’étant gravement endetté au jeu au nom de tout son groupe d’amis (Jason Flemyng, Dexter Fletcher, Jason Statham), arnaqueurs de bas niveau, ces derniers sont contraints de payer la somme de 500 000 livres avant la fin de la semaine. Pour la réunir, ils projettent de voler l’argent et la drogue de leurs voisins, gangsters qui prévoient eux-mêmes de voler la drogue d’un autre groupe de dealers. Les quatre amis pensent ainsi se faire assez d’argent en la revendant à un dénommé Rory le casseur (Vas Blackwood). Seulement, la drogue volée était déjà destinée à Rory, et ce dernier n’a pas vraiment envie de racheter sa propre marchandise… Les quiproquos et règlements de comptes vont s'avérer sanglants !
Premier film de Guy Ritchie – mais aussi de Jason Statham –, Arnaques, crimes et botaniques a déjà toutes les caractéristiques de son cinéma : mise en scène tape-à-l’œil et répliques cinglantes sont donc au menu de cette comédie policière qui se situe quelque part entre Quentin Tarantino et Michel Audiard, entre les frères Coen et Gérard Oury.
Si l’esthétique froide et l’ambiance crapoteuse ne sont pas sans faire penser à Tarantino (Reservoir Dogs ou Pulp Fiction, essentiellement) mais avec le ton pince-sans-rire, noir et décalé des frères Coen pour compenser (notamment Ladykillers), les dialogues, eux, semblent tout droit provenir du troisième (oserai-je les comparer avec ceux des Tontons Flingueurs ? En un peu moins travaillé, certes, mais on n’en est pas si loin), tandis que le scénario pourrait sans conteste être celui d’une comédie d’Oury (dans la lignée du Cerveau).
Tout cela donne un résultat explosif, qui, s’il commence d’une manière qui fait craindre le pire (montage foireux, vulgarités gratuites, photographie laide, abus de personnages…), termine en une succession d’éclats de rire devant des situations rocambolesques mais parfaitement dosées, qui font d’Arnaques, crimes et botanique une comédie noire bien sympathique, quoique peut-être pas incontournable.