Pas grand-monde à part moi ne doit se souvenir du joli Clara et moi réalisé par Arnaud Viard en 2004. Je me désespérais un peu de ne plus avoir de ses nouvelles en dehors d'une mini sitcom comme Un gars, une fille en a inspiré à la pelle : Que du bonheur diffusée sur TF1 en 2008 avant le journal télévisé. D'ailleurs, Arnaud Viard se moquera souvent de cette parenthèse télévisuelle en remarquant qu'on le reconnaît dans la rue avant tout pour son rôle de Jean-Jacques dans la série.
D'humour, il en sera souvent question pour montrer la difficulté pour un auteur de pouvoir trouver de l'argent aujourd'hui pour faire un film. Baffie l'avait déjà fait en son temps avec Les Clefs de bagnole. Viard évite de tirer à boulets rouges sur la frilosité des banques, des chaînes de télé et, à la place, accentue le côté autobiographique en parlant de son activité de prof de théâtre (pour l'argent avant tout, il a le mérite d'être honnête), des relations compliquées avec ses sœurs, de la difficulté avec sa compagne d'avoir un enfant.
On pourrait lui faire remarquer qu'il n'est pas seul à galérer. Jacques Doillon, Bertrand Blier, Costa-Gavras ont énormément de mal à monter leurs films et tournent beaucoup moins depuis les années 2000. Son enthousiasme presque enfantin est néanmoins communicatif et on en apprend beaucoup sur le métier de comédien que je serai bien incapable de faire. Que ce soit pour apprendre des tartines de texte ou pour se mettre à nu devant un public.
Un métier qu'il égratigne (certains le font simplement pour la célébrité voire se servent de lui comme d'un tremplin pour des projets plus intéressants) et pour lequel il déclare aussi son amour. Car il me semble qu'il est impossible de le faire, avec toutes les rencontres qu'on fait, si on n'aime pas les gens. Comme chaque profession, elle a juste ses bons et ses mauvais côtés.
Et au moins, son film, il peut en être fier car il existe même produit avec trois bouts de ficelle. Comme quoi, la ténacité paie. Même s'il y a aussi une bonne dose de chance et de relations à avoir. C'est bien pour lui. D'autres réalisateurs de (mauvaises) comédies arrivent sans problème à se faire financer. Il faut qu'il y ait de la place pour tout le monde.