Les Tontons flingueurs par Incertitudes
Les Tontons flingueurs marquent la première collaboration entre Lautner et le dialoguiste Michel Audiard et le début d'une trilogie qui s'est poursuivie avec Les Barbouzes et Ne nous fâchons pas. Il est considéré aujourd'hui comme culte alors que lors de sa sortie en 1963, on lui privilégiait plutôt la nouvelle vague. Il n'était considéré uniquement comme divertissant et il est amusant de constater que même à cette époque, il y avait ce dédain pour les œuvres populaires.
Au risque de paraître passéiste, ce qui fait la gloire des Tontons ce sont tout d'abord des répliques inoubliables écrites par un dialoguiste dont on n'a toujours pas trouvé le successeur. On peut dire strictement la même chose de la part des comédiens, Lino Ventura en tête dont acteur n'était pas la première profession. En effet, il fut champion d'Europe de lutte gréco-romaine au début des années 50 et ne rentra ensuite dans le monde du cinéma que par hasard. Figurent aussi Bernard Blier, Jean Lefebvre, Francis Blanche soit un véritable casting de gueules comme on n'en fait plus.
Le film parle de la difficulté du transfert des générations. En effet, on a perpétuellement en contradiction d'un côté les anciens dont le souvenir de la guerre est encore vivace : Fernand Naudin, les frères Volfoni ("toute une époque" avouera Raoul avec nostalgie) et Maître Folace. Et de l'autre la jeunesse yéyé snobe et intello, qui souhaite s'émanciper, que sont Patricia dont Naudin à la charge et Antoine Delafoy.
Rien que la mythique scène de la cuisine ("On est pas venus là pour beurrer des sandwichs, touche pas au grisbi salope ! Faut reconnaître, c'est du brutal, vous avez raison c'est du curieux, j'y trouve un goût de pomme") mérite ses 4 étoiles à elle seule.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.