Pour Lino, les hommes, du président pour Blier.

Difficile de revenir sur un mythe aussi costaud que celui-ci... Entouré d'un culte impressionnant, le film s'impose en force, cité dans tous les troquets que j'ai fréquenté, adulé par beaucoup, ses répliques se mâchouillent et se recrachent avec délectations aux quatre coins de l'hexagone, comme un bon vieux rouge des familles...

Le rouge, justement, on a commencé par ça, avec le jambon beurre et les oeufs durs, histoire de tenir le rythme, même que ça marche bien avec, surtout le huitième verre...

Parce que quand même, malgré des défauts imposants, un scénario minuscule et les bruitages sonores improbables, la bête reste bien sympathique et passe vaillamment l'épreuve du multiple revisionnage. A l'arrivée dans la cuisine, respect oblige, on est passés au brandy, c'est ce qu'on avait de plus fort, de l'espagnol pour lutter contre la polonaise, on partait vaincus d'avance...

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Excusez mon retard, mais à force d'en parler, j'ai voulu replonger dans le Brandy... Pruneau et Senscrit vont me tuer, mais je vais pas en avoir assez pour eux la prochaine fois, tiens, d'ailleurs, c'est Thanksgiving, les dindes ont dû arriver....

Scénario un peu idiot donc, mais film très sympathique. Même si on a connu Audiard bien meilleur, chez la Patellière par exemple, où il se regarde moins s'entendre parler, les dialogues se laissent consommer agréablement, et on pardonne aux acteurs d'en faire des tonnes...

On pardonne surtout pour Lino, parce que Lino, il vous ferait croire à n'importe quoi avec son air de vieux bougon qui n'arrive jamais à cacher son coeur d'or, avec un air qui ferait croire que renfrogné n'existait dans le Larousse qu'après sa naissance, avec cet air qui n'appartient qu'à lui et qui se retrouve tellement rarement dans le cinéma hexagonal d'après-guerre, que moi, j'appelle ça la grâce.

En conclusion, histoire de finir mon verre, je dirai juste que, sans partager l'idolâtrie bizarre de certains, et juste pour remettre le film à sa vraie place, c'est un excellent divertissement, à consommer sans modération.

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le 26 nov. 2010

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Torpenn

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