C'est quand meme marrant les évolutions, quand je l'ai connu le mexicain, il recrutait pas chez tont
À chaque fois c'est pareil.
Je me dis que ce film est malgré tout faible, le scénario est quasi-inexistant, l'action est molle, les acteurs en font des caisses.
Finalement, c'est surtout une sympathie dûe à une certaine nostalgie qui fait que je l'aime tant, le côté oldie noir et blanc, un classique que je regardais en famille, tout ça.
Mais objectivement, c'est quand même pas très bon, si ?
Ça va jusqu'à utiliser des mécanismes franchement basiques, tartes dans la gueule, comique de répétition. C'est pas subtil quoi.
Oui, à chaque fois, quelques minutes avant de le lancer, je me dis à peu près ce genre de choses.
Et ensuite, le film commence.
Et là, l'évidence s'impose.
Le scénario n'est en effet pas brillant, mais il est un prétexte à profiter des GUEULES incroyables de la brochette d'acteurs récitant à la perfection les textes d'Audiard, absolument savoureux, probablement ses meilleurs.
Succession de scènes cultes et de répliques du même métal, Les Tontons Flingueurs est tout simplement un pan de la mémoire collective, un monument de culture cinématographique que j'ai honte de n'avoir pas mis dans mon Top10 initial.
La musique, simple mais d'une terrible efficacité, appuie ce côté burlesque tranchant fortement avec la "violence" du petit monde de gangsters dans lequel un Ventura au sommet de sa forme sème le chaos et les bourre-pifs.
Mention spéciale bien entendu aux bruitages des pistolets et fusils, hilarants.
Mention toute particulière à la scène de la cuisine, devenue rien moins que légendaire "y'a pas que de la pomme", "faut reconnaître que c'est plutôt une boisson d'homme", "j'ai connu une polonaise qui en prenait au petit déjeuner".
Mention très très très spéciale à la scène de l'église, avec le parterre entier de nos joyeux lurons, tellement à leur place et tirant une tronche de 6 pieds de long.
Je ne détaillerai pas le casting comme je le fais parfois dans mes critiques.
D'une part il est trop étoffé, d'autre part ça ne sert pas à grand-chose puisque chaque acteur du premier au dernier est parfait, à l'exception peut-être de Louis, le "parrain" qui quitte de toute façon le film très rapidement.
L'éclairage comme le cadrage des scènes, innovants pour l'époque, donnent un rendu très personnel à ce film, ainsi que les bruitages d'une manière générale (même si l'on excepte les pistolets), un cachet très reconnaissable et renforcé par le doublage en studio de nombreux acteurs, notamment les étrangers pour cette collaboration franco-italiano-allemande.
Cela renforce l'aspect vintage et confère un charme indéniable à l'oeuvre.
Le naturel et la verve avec lesquels chacun arrive à faire vivre les dialogues de son personnage sont impressionnants, tant on imagine mal ce parler au quotidien, et cela laisse supposer un travail gigantesque d'une part à l'apprentissage proprement dit, mais aussi dans le jeu d'acteur, a fortiori pour les doubleurs !
Que dire, sinon que pour résumer c'est une réussite totale, de bout en bout, un chef-d'oeuvre au panthéon du cinéma français, qu'il n'y a aucune excuse pour ne pas voir !