Luc Besson de nos jours, c'est quasi-exclusivement Europa Corp, société quasi-caritative qui donne de l'argent pour que des films de daube puissent finir la lobotomie entamée par TF1 sur nos chères futures générations.
Il fut un temps où Luc Besson faisait des films (avant d'uniquement les produire).
En des temps encore plus reculés, Luc Besson faisait de BONS films.
Parmi eux, LÉON !
C'est pas une belle intro ça ?
Léon, c'est aussi l'un des rares films de la carrière de Jean Réno qui ne mérite pas de finir dans un sanibroyeur.
Autant vous dire qu'on nage en pleine science-fiction.
Trêve de plaisanterie, une fois que j'ai dit cela, il reste à ajouter que Gary Oldman est à l'affiche et que ça, ça fait grave plaisir.
Mais surtout, surtout... C'est la révélation de l'actrice qui constitue mon fantasme absolu.
Vous savez, elle est sur la petite liste plastifiée des personnalités avec qui j'ai le droit de coucher sans que cela ne constitue de motif de rupture (les fans de Friends apprécieront).
En première place.
J'ai nommé, Natalie Portman.
D'accord bande de pervers, elle avait 13 ans à l'époque, mais j'en avais 12.
Partant de là, le reste est anecdotique.
Non, je déconne.
Léon, c'est un pitch original.
Un tueur à gages pas très mature dans sa tête recueille une jeune fille, Mathilda, suite à l'assassinat de sa famille qui avait voulu entuber des dealers en gardant une partie d'une livraison de coke.
Mathilda demande alors à Léon de lui apprendre son métier, afin qu'elle puisse venger son petit frère car il n'avait rien à voir dans les affaires de drogues de la famille, et c'est quand même pas très juste.
On comprend vite que les notions de bien et de mal sont ici assez floues.
Même si Léon a une certaine éthique, tuer des gens pour gagner sa vie, ça n'apparaît pas sur la fiche des impôts.
On assistera à la relation, tantôt chaotique tantôt tendre, qui se tisse entre les deux protagonistes.
Dans la version longue sera même abordé le sujet délicat d'une relation amoureuse, ce qui était déjà latent dans la version cinéma.
La version longue présente d'ailleurs un réel intérêt par la richesse ajoutée à la relation entre les deux personnages principaux (elle inclut des scènes coupées à l'époque car justement jugées trop ambiguës par les parents de Natalie Portman).
Tout en sachant jusqu'où aller trop loin (et sans jamais dépasser cette limite), on apprécie donc le traitement subtil de Besson.
Sans en dévoiler davantage, la scène de la rencontre elle-même est déjà porteuse d'une grande émotion, et Réno excelle dans le rôle de cette grande brute un peu attardée, dont la vie bien réglée sera complètement chamboulée par une gamine de 13 ans.
L'émotionnel est omniprésent et, si comme je l'ai dit le système de valeurs véhiculé par Léon est en décalage avec notre société, la morale n'en est pour autant pas exclue.
Que ce soit dans la façon dont il distille son apprentissage, dans sa relation avec la jeune fille, dans la manière dont il la préserve globalement.
Les personnages se croisent et se complètent, évoluent subtilement au contact de l'autre.
Les scènes d'action restent assez peu nombreuses, il est évident que c'est davantage un film porté sur la psychologie des personnages que sur le paf paf boum boum.
Gary Oldman livre également une prestation à la hauteur, et on aime le détester.
La musique d'Eric Serra, compositeur attitré de Besson, vient à merveille compléter ce tableau idyllique.
L'excellent scénario est signé Besson lui-même, à ce jour on se demande toujours ce qui a pu se passer entre Le Cinquième Élement (1997) et Taxi (1998).
L'énigme Besson : 5 excellents films de 1985 à 1997 et puis... Europa Corp en 2000.
Pour mémoire, c'est un peu une prolongation de Nikita (Besson déjà), où l'on voit rapidement passer un "nettoyeur" du nom de Victor, déjà incarné par Jean Réno et portant les mêmes lunettes ;)
Léon est de ces films qui ont malgré tout marqué leur temps.
À voir sans plus tarder, si ce n'est déjà fait.