Mon premier choc cinématographique
Léon, c'est un film à part dans ma cosmogonie pelliculaire toute personnelle. Pour bien saisir l'impact qu'il a pu avoir sur mon insignifiante existence, il est nécessaire de replacer son premier visionnage dans son contexte.
1995. J'ai 10 ans. Le temps d'un après midi chez un comparse de cour de récré, je regarde chez lui une VHS, je suppose dérobée à un père ou un grand frère peu soucieux de préserver l'innocence du bambin.
Le film commence alors... La scène d'ouverture est plaisante, ce sentiment d'interdit de regarder un film "violent" me fait frissonner l'échine. Jean Reno campant ce tueur à gage méthodique, froid, mais un peu pataud dans son quotidien avec sa plante verte m'amuse...
Et puis dans une cage d'escalier... Une fillette. Le premier coup de foudre de ma vie.
Natalie Portman.
Bon sang qu'elle était belle. Lumineuse, juste, dans ses moments de joie puérils comme sa détresse, déguisée en Madonna ou allongée sur le lit, suggérant par quelques répliques les changements de son corps et ces sentiments interdits qu'elle ressent pour son protecteur. Elle dégageait une intelligence de part son jeu qui me laisssé complètement abasourdi.
Ajoutez à celà la musique immersive de Eric Serra, une réalisation pas trop dégueulasse et un méchant parfaitement incarné par un Gary Oldman glaçant, et voilà mon premier choc cinématographique.
Bien entendu, quand on le revoit plus tard, on ne peut s'empêcher de relever quelques facilités, quelques fautes de goût, mais qu'importe, le souvenir vivace de la découverte à un âge idéal reste ancré en moi.
Un film culte assurément.