Inspiré de faits réels, "Catch Me If You Can" sort en salles à la fin de l'année 2002, réalisé par Steven Spielberg, avec Leonardo DiCaprio, Tom Hanks, Christopher Walken, Martin Sheen et Nathalie Baye.
Le film relate l'histoire de Frank Abagnale qui, avant ses 19 ans, a réussi à se faire passer pour un pilote de la Pan Am, un docteur dans un service de pédiatrie en Géorgie et en assistant du procureur général de Louisiane de 1964 à 1967. Durant tout ce temps, cet escroc arrivera à encaisser plus de 4 millions de dollars à l'aide de faux chèques.
Juste après ses deux précédents films de science-fiction, Steven Spielberg revient avec un film au ton bien plus léger qui apporte un certain vent de fraîcheur à sa filmographie et je l'ai trouvé vraiment excellent. On suit l'histoire d'un adolescent traumatisé de voir le cocon familial se briser. Il fugue et commence sa «carrière» d'escroc dans le but de reconstituer sa famille et d'en mettre plein la vue à son père. C'est là qu'on comprend pourquoi Spielberg s'est chargé de s'accaparer cette histoire et de réaliser ce film car le thème de la famille dysfonctionnelle est une nouvelle fois présent. D'ailleurs, on pourrait presque faire un rapprochement entre le jeune Frank Abagnale et Spielberg. Là où le premier emprunte les combines de son père et se réfugie dans son monde en s'inventant une vie, le deuxième, qui étant petit empruntait la Super 8 de son père, se réfugie dans le cinéma pour vivre aussi dans un monde d'illusions. Comme quoi, le cinéma et la tromperie ne font qu'un.
Le film offre une excellente reconstitution des années 60 avec une approche visuelle très soignée grâce à la photographie de Janusz Kamiński. On plonge dans une époque où l'habit fait le moine. Frank se servira des apparences tout le long du film et finira même par penser de cette façon, pensant qu'il suffit d'offrir une luxueuse voiture à son père pour qu'il puisse reconquérir le cœur de sa mère. On constate être aussi dans un monde très crédule, notamment représenté par les femmes, très naïves face à Frank.
Le casting est incroyable et les acteurs livrent tous une performance extraordinaire. Leonardo DiCaprio est parfait dans le rôle de ce fraudeur et charmeur de dames. Il jouit d'un naturel ravageur et extrêmement efficace, arrivant à nous faire ressentir toute la fourberie et l'errance de ce personnage vivant dans un monde de mensonges sans cesse rattrapé par l'impitoyable vérité. Le personnage de Carl Hanratty quant à lui constitue le contraire de Frank. Il vit dans un monde de vérités, de codes établis et de comportements conventionnels totalement opposé au monde de mensonges et de spontanéité de Frank. Ces deux personnages se complètent et, malgré le peu de scènes ensemble, une vraie relation va s'installer entre eux, allant bien au-delà du simple statut de chasseur et chassé. Le duo DiCaprio-Hanks marche à merveille et constitue le point fort du film. On arrive à s'attacher à ces deux personnages qui sont diamétralement opposés. Les passages entre DiCaprio et Christopher Walken sont eux aussi excellents, où ce dernier nous dévoile différentes facettes de son jeu particulièrement appréciables.
Le film est passionnant et on ne s’ennuie pas une seconde. Les scènes s'enchaînent à un très bon rythme. Certaines sont vraiment cultes comme par exemple la scène de la rencontre entre Carl et Frank qui se fait passer un agent des Services Secrets, jouissive et palpitante à la fois. La mise en scène est très fluide et la narration est parfaitement maîtrisée et décomplexée. On sent à travers chaque scène que Spielberg prend beaucoup de plaisir à mettre en forme cette histoire. La composition très jazzy et au ton mystérieux de John Williams est somptueuse et nous plonge dans l'ambiance du film dès le générique d'ouverture qui est vraiment excellent.
Avec une histoire orchestrée de main de maître et un casting cinq étoiles, Steven Spielberg signe avec "Catch Me If You Can" un de ses meilleurs films.