Une petite notion d'anglais vous permettra de comprendre que le thème originale à été respecté en portant une réflexion sur le terme d'emprunt et de subsistance. Car où se terminent les petits emprunts et où commence le vol ?
Mais ce n'est pas là l'atmosphère générale du film, bien évidemment. Poétique et réalisé avec brio, le film nous emporte dans un univers aussi gigantesque que peut l'être une maison pour des gens aussi petit. Riche en idées, vous vous laisserez séduire par la petite vie pleine de malice d'Arrietty et de ses parents ainsi que l'attention aux détails, une des sources de plaisir du film qui est une grande force du Studio Ghibli, bien évidemment.
Comme toujours l'animation est d'une qualité extrêmement élevé, allié à un character-design simple mais très efficace. Pas d'artifice, de surplus, de style ou de mode, juste de l'observation et du bon goût, afin d'accompagner au mieux nos yeux et notre pensée au voyage poétique. J'ai remarqué quelque nouveaux effets de prise de vue et de floues afin d'accentuer la taille des protagonistes face à leur environnement dantesque.
Les décors sont estampillés Ghibli, fusion d'une maison à l'occidentale et d'éléments japonisant. Fantasme japonais allié à l'imaginaire d'Hayao (on est pote lui et moi), vous ne serez pas dépaysé bien que le décor vous sera tout de même étranger. Diner occidentale mangé aussi bien avec des baguettes qu'avec une fourchette, porte coulissante typiquement nippone dans un salon anglais, les exemples sont nombreux mais vous ne les remarquerez peut-être pas.
Ce n'est pourtant pas un de mes Ghibli préféré, à commencer par la musique signé par Cécil Corbel, une jeune harpiste française. Ceci est purement subjectif et personnel mais je fais une allergie au single ce qui ne m'a pas aidé. L'ensemble de la musique sonne un peu trop scottish/celte à mon goût pour se coller parfaitement au film. Cela dit, l'ensemble de la bande son est de bonne qualité et elle plaira à une grande majorité. Ma préférence reste pour ce brave Joe Hisaishi qui avait composé les B.O. des précédents Miyazaki.
À noter que ce n'est pas Hayao Miyazaki lui-même qui a réalisé ce film mais Hiromasa Yonebayashi qui avait déjà opéré au sein du studio et réalisé un des courts-métrage diffusé uniquement au Musée Ghibli, à Tokyo. Karigurashi no Arrietty est une production Ghibli scénarisé par Miyazaki.
Bien que parlant à tout les âges, Ce nouveau film possède tout de même moins de fantaisies et d'imaginaire que ses prédécesseurs (Laputa Le château dans le ciel, Princesse Mononoke, Le voyage de Chihiro...) . Étonnant que dès qu'il s'agit d'une adaptation, ça se sent. j'ai l'impression que ce film aura du mal à trouver son public, étant un peu moins à la porté des enfants mais aussi peut-être trop loin des adultes. Nous verrons bien.
Karigurashi no Arrietty est tout même un excellent film ou vous passerez très certainement un bon moment. Ses qualités, bien au dessus des productions moyennes, flatteront vos yeux, oreilles et imaginaires (parce qu'on peut en avoir plusieurs !). Du bon temps !
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