Les studios Ghibli créent de petites perles de poésie intemporelle à chaque fois qu'ils sortent un animé. C'est une fois encore le cas avec Arrietty. Même s'il n'est pas réalisé par l'immense Hayao Miyazaki, c'est du grand art que nous propose Hiromasa Yonebayashi.
Je l'avais trouvé très joli lors de sa sortie en salles en 2010, je le trouve bouleversant quelques années plus tard et l'en apprécie d'autant plus. Les dessins et les couleurs demeurent un enchantement de la part de la talentueuse équipe du célèbre studio. Quelle représentation superbe de la nature, quels intérieurs magnifiques, quelles textures d'un réalisme saisissant ! De la brique du pot de terre qui sert de cheminée à la famille des chapardeurs au lierre qui court sur les murs de la bâtisse des humains, ce sont des éléments qui régalent les yeux du spectateur. Je ne me lasse pas d'admirer ces cuivres briller, ces sauterelles bondir, ces personnages s'animer.
De l'animation, le scénario en propose. Depuis les premiers pas de cette jeune chapardeuse dans la maison qui abrite le logis familial jusqu'à sa rencontre avec un jeune humain, c'est un conte initiatique qui nous est proposé. Abordant les thèmes de la nature, de l'acceptation de la différence, du rêve, cet animé est une ode à la curiosité et entretient l'âme d'enfant qui peut subsister en chacun de nous. Certes, l'action n'est pas le ressort principal, même si quelques rebondissements émaillent le récit (le coup du corbeau coincé dans la fenêtre me fait bien rire), mais les péripéties de cette jeune créature sont passionnantes à suivre. On ne trouvera pas ici de surprise par rapport aux autres œuvres du studio mais le plaisir renouvelé d'apprécier un univers d'une singulière beauté.
Servie par une musique très agréable, l'histoire s'apprécie sans ennui aucun. On pourra s'étonner de la tonalité irlandaise de l'air récurrent alors que l'histoire se déroule au Japon mais cette ballade au son de la flûte est des plus plaisantes et reste très rapidement en tête.
C'est le genre d'oeuvre, tandis que je désespère parfois du genre humain, qui me fait songer que dans l'art se trouve le salut de l'humanité. Une oeuvre d'art à découvrir si ce n'est fait et à redécouvrir avec un cœur ouvert et un regard émerveillé.