Feu Arsène Lupin a laissé deux fils naturels qui s'ignorent et qui perpétuent, hérédité oblige sans doute, chacun de son côté, l'oeuvre et le nom de leur célèbre et volage géniteur.
Deux Arsène Lupin, c'est, au regard de cette comédie enjouée mais peu amusante, presque un de trop. Ce n'est pas en tout cas deux fois plus de forfaits malicieux ou de fantaisie ou de charme. De telle sorte qu'il est évident qu'il vaut mieux un Lupin bien construit que deux superficiellement ébauchés...
Avant de mettre en commun leur espièglerie contre une bande d'aigrefins essayant de récupérer les bijoux du roi de Poldavie, Jean-Claude Brialy, Lupin bourgeois, et Jean-Pierre Cassel, Lupin populaire, se partagent séparément l'intrigue et ses nombreuses et indifférentes péripéties. Le sujet policier n'est pas intéressant et apparait confus, comme si la mise en scène d'Edouard Molinaro s'égarait à travers trop de personnages, trop de rebondissements. Dans ce registre de comédie policière rétro, on reste insensible à un humour bon enfant mais sans saveur, à l'image des protagonistes -gendarmes et voleurs- à l'image des rôles bien anecdotiques que le réalisateur confie aux jolies Françoise Dorléac et Anne Vernon.