Luc Besson continue à adapter la série de livres pour enfants qu'il a écrits.Ce deuxième épisode de la trilogie reprend à peu près les éléments du premier,mais en beaucoup moins bien.La partie live,qui affaiblissait considérablement "Arthur et les Minimoys" est ici encore plus développée au détriment de séquences d'animation,d'ailleurs moins réussies que dans l'opus précédent,réduites à la portion congrue.Donc,on prend les mêmes,on recommence et on cultive les défauts plus que les qualités.Besson est bien présent en tant que producteur-réalisateur-scénariste,entouré de sa garde rapprochée comprenant notamment ses habituels collaborateurs que sont Thierry Arbogast à la photo,Eric Serra à la musique ou l'acteur Cyril Rafaelli,co-vedette de la série des "Banlieue 13",autre production Europa Corp.,qui dirige les cascades.Revoici Arthur,gamin con et pénible incarné par la gueule à claques Freddie Highmore,qui vit chez ses grands-parents à la campagne et doit retourner sous la propriété porter secours au peuple minuscule des Minimoys à nouveau mis en danger par des méchants.Pourquoi lui,alors qu'il est manifestement excité et débile?A cause de ça,justement,le môme n'a aucune notion du danger et fonce sans réfléchir,ce qui le rend efficace.Comme le faisait dire Audiard à Bernard Blier dans "Les tontons flingueurs":"Les cons,ça ose tout,c'est même à ça qu'on les reconnait".Le début du film,en prise de vues réelles,mériterait de figurer dans une anthologie de la nazerie au cinéma.Besson y étale ses convictions écologistes peu nuancées,nous montrant un Arthur prêt à tuer père et mère pour sauver une abeille ou une fourmi.Même à EELV,ils sont pas si tarés,et c'est pourtant déjà grave chez eux.Il y a aussi les inénarrables scènes de l'initiation du gosse à l'immersion dans la nature,consistant par exemple à embrasser un arbre pendant des heures ou à coucher avec un ours!Rigolade garantie!Et puis surtout il y a la bande de guerriers Masaï,ou quelque chose d'approchant,qui étaient à hurler de rire dans l'opus précédent,mais qui là se surpassent en symboles de l'Homme en accord avec l'environnement.On a rarement vu personnages si ridicules et leurs apparitions semblent sortir tout droit de "L'ethnologie pour les mongoliens".Sans oublier LA scène qui pue.Arthur,une fois miniaturisé dans des conditions qui valent leur pesant de cacahuètes,part se balader sous terre et atterrit dans une ville grouillante de voleurs et de trafiquants au look rasta avec qui il est très copain.Lorsque des représentants des forces de l'ordre,flics ou militaires on sait pas trop,tentent de capturer Arthur,voilà que les délinquants du coin rappliquent,les entourent et les menacent.Certains sont tatoués,l'un d'eux a même un pitt-bull,ou l'équivalent souterrain.Ca rappelle furieusement le quotidien des riants "quartiers" de notre doulce France,mais en équation inversée.Les flics,ou assimilés,sont au service du tyran local et tiennent le rôle des vilains.Tandis que les truands sont super sympas et agissent pour protéger le héros.L'état de droit selon Saint-Luc.Cette démagogie nauséabonde n'est pas désintéressée car les djeuns de banlieue forment le coeur de cible des productions décérébrées d'Europa Corp.,ce qui explique la propension de Besson à les caresser dans le sens du poil.Il est cependant étrange de voir cette propagande intégrée dans un film pour enfants mais il est vrai que plus tôt les jeunes cerveaux sont imprégnés de ce genre de thèses,plus vite ils seront formatés pour se couler dans le moule "multiculturel",qui est surtout multiaculturé,du monde moderne.Ce n'est pas par hasard non plus que Besson a installé ses studios dans le 9-3 et qu'un certain nombre de rapeurs assure les voix sur les "Arthur".Sinon,il y a quelques beaux plans mais on peut quand même se demander pourquoi Arthur,qui connait les lieux et sait où vivent les petites créatures,se prête à un rituel crétin et risqué alors qu'il pourrait se pointer dans son jardin avec une pelle et une pioche,creuser et massacrer les mini malfaisants avec ses outils.Bon,faut reconnaître que s'il agissait ainsi il n'y aurait plus de film.