Un peu comme Hatchi, ou Marley et Moi, ce film va tester votre empathie au toutou : grosse chialade pour notre part. Arthur the King raconte la très inspirante histoire de Michael, sportif de l'extrême qui ne vit plus que pour gagner un marathon à travers la jungle de la République Dominicaine (un trek qu'il avait déjà perdu par abandon, et dont son corps ne supportera probablement pas une troisième tentative : c'est maintenant, ou jamais), et d'Arthur, un pauvre clébard bouffé de parasites, frappé et insulté par les gamins du village qui jouxte cette fameuse jungle. Deux destins opposés, le gagnant qui fonce vers son destin radieux, et le clochard (sans la Belle) qui ne va pas faire de vieux os, une seule rencontre, et tout change. On ne vous fera pas l'affront de vous dévoiler quoi que ce soit sur le déroulé de ce trek, tant les rebondissements se savourent popcorn en main, mais sachez juste que si Arthur the King met un temps stupéfiant à démarrer (la rencontre des deux parcours arrive bien plus tard qu'on ne l'imaginait, et la vie de Michael, obnubilé par son exploit sportif, n'est pas très intéressante comparée aux événements qui s'accélèrent avec la course), vous n'êtes pas prêt pour la dernière ligne droite émotionnelle (pour peu que vous aimiez les chiens : vous êtes foutu). Alors que l'on croit que
le chien va être abandonné tristement sur cette plage avant la course de canoës, il se met à nager après les embarcations, puis il se noie, et l'équipe hésite à faire demi-tour (on croit déjà crever dans notre kleenex, à ce stade), mais il est sauvé par Michael et ses coéquipiers qui renoncent donc à la victoire, puis le chien s'écroule sur la ligne d'arrivée car il est rongé de l'intérieur par des parasites et maladies horribles, il faut le faire piquer, car son retour aux USA (où il aurait un bon véto) est soumis à un papier des douanes difficile à obtenir, alors Michael se résout à lui faire ses adieux, mais le chien lui pose la patte sur la main et gémit (on vous a dit, qu'on pleurait ? Oui ?), alors "Non, on va ramener Arthur", et voici qu'une mobilisation internationale se forme pour ramener le chien, jusqu'aux équipes adverses du marathon qui ont fait pression sur le Gouverneur pour qu'il fasse ledit papier, ce qui est fait, et le chien arrive aux States, mais dans un piteux état, le véto n'arrive à rien, Michael s'allonge à côté d'Arthur pour qu'il s'endorme à jamais paisiblement... Mais twist (qu'on a failli ne pas voir, à travers le 37è mouchoir collé aux rétines) : le chien va bien.
Mais quel ascenseur émotionnel. Évidemment, le film abuse outrancièrement des ressorts dramatiques et heureux (en alternance : plus qu'un ascenseur, c'est la Tour de la Terreur émotionnelle) pour nous prendre en otage par les sentiments, mais même si l'on voit les ficelles du manège, on y croit à fond, et on ne veut pour rien au monde descendre en marche. Cette histoire vraie, malgré nos yeux de crapaud rougis, fait un bien fou, inspire une réflexion quant aux aléas de la vie qui nous font revoir nos priorités, donne l'envie folle de faire un tour dans les refuges du coin (le meilleur marathon qui puisse exister), pour dénicher notre Arthur qui nous emmènera toujours plus loin.