Voilà une intrigue diablement intelligente ! Ascenseur pour l’échafaud met en place un imbroglio incroyable, enchevêtré et à en perdre la tête pour ce pauvre Julien Tavernier qui est pris dedans. Une histoire si incroyable que le commissaire ne peut que soupirer : « c’est bête à pleurer » quand il entend l’alibi du meurtrier présumé… Le spectateur assiste impuissant aux événements qui se déroulent sous ses yeux, en se laissant bercer par les notes mélancoliques et jazzy de la trompette de Miles Davis ! Une histoire simple et efficace !
Un conseil … si un jour vous prévoyez faire un crime, et même si votre crime est parfait, évitez de prendre l’ascenseur, il pourrait vous conduire droit à l’échafaud…
Pour ce qui est de la prestation des acteurs, je suis plus réservée … Ils manquent de naturel, la petite fleuriste me donne envie de lui donner des claques avec ses gloussements et le couple qu’elle forme avec Louis est exécrable. Les acteurs ont l’air de réciter leur texte et leurs attitudes sont trop appuyées. Jeanne Moreau ne m’a pas particulièrement séduite ici et tout particulièrement sa voix hors champ. Une exception notable pour Lino Ventura qui crève l’écran chaque fois qu’il joue dans un film, même lorsqu’il s’agit d’un rôle secondaire comme ici. Les scènes autour des deux jeunes hyper caricaturaux sont les plus faibles, en particulier celle du suicide qui est tout sauf convaincante ! Il y a également des faiblesses scénaristiques comme le grappin, véritable pièce à conviction du crime commis, retrouvé par une petite fille et dont on n’entend plus parler ensuite ! Louis Malle avait 24 ans quand il a a réalisé ce film, ce qui peut expliquer ces faiblesses dans l’intrigue.
Ces réserves faites, le film se regarde avec plaisir et fait sourire malgré la noirceur de la situation tant il est plaisant de voir comment les événements imposent leur propre loi indépendamment des plans les plus intelligents !