Adapté du roman Ébano de l'auteur espagnol Alberto Vázquez-Figueroa, Ashanti met en scène les mésaventures du Dr Linderby, employé de l'Organisation mondiale de la santé en Afrique de l'Ouest, contraint de se lancer par ses propres moyens à la poursuite d'un marchand d'esclaves qui a enlevé sa femme. L'histoire se déroule dans les années 70 et propose une longue traque depuis la jungle jusqu'à la mer Rouge, en passant par le désert du Sahara.
Tourné en 1978 au Kenya, dans le Sahara, en Israël et en Sicile le film devait être réalisé par Richard C. Sarafian, mais celui-ci fut remplacé après quinze jours de tournage par Richard Fleischer, metteur en scène chevronné et touche-à-tout. Il fit un bide commercial et critique à sa sortie l'année suivante, et Michael Caine, l'acteur principal, le classe même parmi ses trois pires films. S'il fait référence à ses propres prestations, la star britannique n'a pas tout à fait tort, même si Ashanti est loin d'être un ratage complet. Caine est effectivement assez moyen dans son rôle de mari justicier, mais le reste du casting est plutôt bon, avec Kabir Bedi en bédouin vengeur, Rex Harrison en informateur blasé et William Holden en mercenaire cynique du côté des gentils, et de l'autre Peter Ustinov en négrier truculent et Omar Sharif en prince arabe pervers.
Là où le bât blesse, c'est qu'Ashanti ne montre pas les trafiquants de chair humaine sous un jour particulièrement sombre : Suleiman le maléfique tient plus du vieil oncle débonnaire que d'un abject esclavagiste, et ses acolytes sont plus maladroits que vicieux. On a parfois plus l'impression d'assister à une cocasse randonnée dans le Sahara qu'à une infernale marche vers l'asservissement à perpétuité, et ça rend le spectateur légèrement indifférent au sort de la belle Anansa et de son blondinet de mari. Le film vaut néanmoins le coup d'œil pour les magnifiques images du désert, sublimées par la lumineuse photographie d'Aldo Tonti, et les remarquables atours que la sculpturale Beverly Johnson dévoile, pour notre plus grand plaisir, dès les premières minutes du film !