J'ai beau adorer Richard Fleischer, citer des tas de grands films, mais à la fin des années 1970, il était clairement en bout de course. Ici, il réalise un film tiré (parait-il) d'une histoire vraie, à savoir l'enlèvement de femmes pour un trafic d'esclaves. Michael Caine joue ici un médecin de l'OMS, chargé de soigner des populations ghanéennes, accompagnée de sa femme (Beverly Johnson) qui administre également des soins. Bon, tout se passe bien, Michael décide de prendre des photos, quand elle décide d'aller se baigner sur la plage à côté, dans le plus simple appareil, jusque là tout est normal. Sauf qu'une fois sortie de l'eau, avec la nudité qui va bien, elle va être enlevée, et le docteur Caine de poursuivre ses ravisseurs.
Ashanti a été, semble-t-il un cauchemar en coulisses, avec un changement de réalisateur (qui était à l'origine Richard Sarafian, qui a été débarqué alors que le projet était bien avancé), un budget qui a explosé à cause des retards pris avec les hautes températures, les acteurs qui se désistaient les uns à la suite des autres, et ceux qui sont restés, Michael Caine en tête, on été payés des fortunes. D'ailleurs, ce dernier a toujours dit qu'Ashanti a été le pire film de sa carrière (et il en a des navets), et qu'il l'a accepté uniquement pour l'argent, ce qu ia le mérite de la franchise.
Car sinon, comment accepter un film où Michael Caine semble toujours proche des ravisseurs de sa femme, alors que ceux-ci devraient être discrets ? Ou alors quand Beverly Johnson va pouvoir s'échapper dans le désert, son gardien n'arrive pas à la rattraper alors qu'il est en chaussures et que elle est pieds nus dans un endroit plein de pierres ? Ou que la fin soit si foirée, avec le grand méchant, joué par Omar Sharif, le prince responsable de ce trafic, qui disparait comme si de rien n'était ?
Entre ça et la réalisation qui sent la télévision du samedi après-midi, avec aucun effort de mise en scène, sur la chaleur qu'on devrait ressentir, Ashanti passe vraiment pas loin de la catastrophe. Alors, on regarde des acteurs comme William Holden, Peter Ustinov, Rex Harrison, ou même ... Jean-Luc Bideau faire leurs numéros, et on se satisfait du peu de plaisir que procure ce film de Richard Fleischer, dont la dernière grande réussite restera sans nul doute Mandingo, qui parlait lui aussi d'esclavage.