Asmodexia vaut le détour. En tant que film d'exorcisme, on a pas vraiment fait mieux depuis 1973 (j'exagère à peine)... du moins en terme d'ambition. Car le scénario se révèle intéressant et culotté. Le film, en effet, ne se contente pas d'empiler les scènes de possession, en essayant tant bien que mal de se démarquer de l'original comme le font toutes les bobines de ce sous-genre de l'horreur depuis 40 ans (!). Mais, paradoxalement, c'est aussi là que le bat blesse car l'amateur de possessions révoltantes (dont je suis) reste sur sa faim, le réalisateur s'attachant davantage au parcours d'Eloy (le grand-père à l'allure de gourou) et de sa petite fille Alba qu'aux cas de possessions eux-mêmes. Rien de bien horrifique à se mettre sous la dent, mais un film visuellement léché et intrigant (sauf dans les passages clipesques dans l'HP qui jurent un peu). Ce qui surprend, c'est le nombre de personnages qui interviennent au sein de cette histoire macabre, chacun ayant son propre agenda (bien que peu développé - il y aurait là eu matière à une mini série télé), et qui finissent par composer une sorte de pièce de théâtre où chacun à un rôle à jouer, jusqu'au dénouement... efficace mais frustrant, qui laissera plus d'un spectateur perplexe.