Que se passerait-il s’il ne fallait que le CAPES pour intégrer le GIGN ? Au diable l’absurdie, les professeurs du collège de Karatas, petit village isolé du Kazakhstan, se décident à remplacer les forces spéciales d’intervention lorsqu’un groupe de terroristes prend en otage la moitié de leur établissement. Évidemment incapables de tenir une arme, à l’exception du gardien, vétéran alcoolique de l’invasion soviétique de l’Afghanistan, l’équipe pédagogique ne peut cependant pas attendre l’arrivée des Spetsnaz, bloqués par une neige abondante. Afin de sauver les enfants de ces criminels masqués aux motivations inconnues, les divers professeurs font alors confiance à l’ivrogne traumatisé par les déboires soviétiques quarante ans plus tôt pour assurer une formation express au tir et aux techniques d’infiltration. Sans jamais départir de son postulat loufoque, le film d’Adilkhan Yerzhanov se construit pourtant comme un thriller intense et angoissant au milieu des steppes enneigées du Kazakhstan. Et c’est précisément dans cette association contre-intuitive que le tour de force du réalisateur réside. En plus des plans extrêmement soignés sur la ruralité kazakhe et ses rugueux hivers, chaque scène, gorgée de tension et suintant de comique, constitue une démonstration implacable et jouissive de synergie thématique. Et apporte un argument supplémentaire en faveur de la réduction du budget de la police.