Certains se plaignent de ne rien faire en stage d’observation, d’autres ont la possibilité de réaliser un long-métrage. Arnaud des Pallières a semble-t-il confié la réalisation de son dernier film à son neveu de 15 ans, lequel venait de découvrir la fonction zoom de sa caméra. Au revoir pudeur et finesse, bonjour ridicule et malsain. Filmé comme un épisode de The Office, le parcours de Mélanie Thierry au sein d’un hôpital psychiatrique pour femmes à la fin du XIXe siècle devient un ignoble salmigondis. Incapable de s’arrêter de zoomer aléatoirement sur ses actrices, le petit Arnaud détourne sans cesse le regard du spectateur de ses actrices, sans doute pour cacher la vacuité du scénario proposé. Malgré des thématiques passionnantes et largement inexplorées - l’enfermement psychiatrique des femmes, les violences médicales et le poids du patriarcat sur ces institutions - le cinéaste perd rapidement le fil de son histoire, incapable de choisir l’une ou l’autre de ces thématiques pour la traiter dignement. Les personnages, toutes aussi mal caractérisées les unes que les autres, s’entrecroisent aléatoirement autour de Mélanie Thierry et ses étincelants yeux bleus, filmés en gros plan une minute sur deux. Avec d’aussi mauvais rôles, seules Josiane Balasko et Marina Foïs évitent l’apocalypse nucléaire, tandis que Carole Bouquet emporte avec elle le reste du casting dans les profondeurs radioactives de la réalisation. Avec la mise en scène, la direction d’acteurs et l’écriture en congé sabbatique, ne reste qu’une innommable succession de séquences irregardables abreuvées d’un florilège de stéréotypes sur la santé mentale et la psychiatrie. À se taper la tête contre les murs.