Voir le film

Zoom au-dessus d’un nid de coucous

Certains se plaignent de ne rien faire en stage d’observation, d’autres ont la possibilité de réaliser un long-métrage. Arnaud des Pallières a semble-t-il confié la réalisation de son dernier film à son neveu de 15 ans, lequel venait de découvrir la fonction zoom de sa caméra. Au revoir pudeur et finesse, bonjour ridicule et malsain. Filmé comme un épisode de The Office, le parcours de Mélanie Thierry au sein d’un hôpital psychiatrique pour femmes à la fin du XIXe siècle devient un ignoble salmigondis. Incapable de s’arrêter de zoomer aléatoirement sur ses actrices, le petit Arnaud détourne sans cesse le regard du spectateur de ses actrices, sans doute pour cacher la vacuité du scénario proposé. Malgré des thématiques passionnantes et largement inexplorées - l’enfermement psychiatrique des femmes, les violences médicales et le poids du patriarcat sur ces institutions - le cinéaste perd rapidement le fil de son histoire, incapable de choisir l’une ou l’autre de ces thématiques pour la traiter dignement. Les personnages, toutes aussi mal caractérisées les unes que les autres, s’entrecroisent aléatoirement autour de Mélanie Thierry et ses étincelants yeux bleus, filmés en gros plan une minute sur deux. Avec d’aussi mauvais rôles, seules Josiane Balasko et Marina Foïs évitent l’apocalypse nucléaire, tandis que Carole Bouquet emporte avec elle le reste du casting dans les profondeurs radioactives de la réalisation. Avec la mise en scène, la direction d’acteurs et l’écriture en congé sabbatique, ne reste qu’une innommable succession de séquences irregardables abreuvées d’un florilège de stéréotypes sur la santé mentale et la psychiatrie. À se taper la tête contre les murs.

Cinemaxipotes
2
Écrit par

Créée

le 13 févr. 2024

Critique lue 638 fois

4 j'aime

Cinemaxipotes

Écrit par

Critique lue 638 fois

4

D'autres avis sur Captives

Captives
Cinephile-doux
4

Bien fol est celui qui s'y fie

C'est une sensation que connaissent bien tous les cinéphiles, pas trop fréquente heureusement, celle parfois de se trouver devant un film qui d'emblée sonne faux, un sentiment qui a peu de chance...

le 7 oct. 2023

5 j'aime

5

Captives
Cinemaxipotes
2

Zoom au-dessus d’un nid de coucous

Certains se plaignent de ne rien faire en stage d’observation, d’autres ont la possibilité de réaliser un long-métrage. Arnaud des Pallières a semble-t-il confié la réalisation de son dernier film à...

le 13 févr. 2024

4 j'aime

Captives
Vampilou
7

Un film captivant et percutant !

Préparez-vous pour une plongée au cœur d’un asile de femmes au 19ème siècle, un asile où on enfermait toutes femmes contrevenant à la bien pensance de l’époque, sans forcément qu’elles n’aient le...

le 27 févr. 2024

3 j'aime

Du même critique

Le Parfum vert
Cinemaxipotes
2

L’odeur de l’échec

Deux personnages incompétents et dépassés poursuivis par la police et poursuivant une mystérieuse organisation criminelle, le mariage du film noir et de la comédie burlesque a tout pour plaire en...

le 8 janv. 2023

6 j'aime

Passages
Cinemaxipotes
5

Pas si sage

Les ménages à trois c’est sympa. Sauf quand le projet est initié par un pervers narcissique. Tomas, réalisateur allemand installé à Paris avec son mari Martin, rencontre Agathe lors d’une soirée...

le 4 juil. 2023

5 j'aime

Captives
Cinemaxipotes
2

Zoom au-dessus d’un nid de coucous

Certains se plaignent de ne rien faire en stage d’observation, d’autres ont la possibilité de réaliser un long-métrage. Arnaud des Pallières a semble-t-il confié la réalisation de son dernier film à...

le 13 févr. 2024

4 j'aime