C'est une sensation que connaissent bien tous les cinéphiles, pas trop fréquente heureusement, celle parfois de se trouver devant un film qui d'emblée sonne faux, un sentiment qui a peu de chance d'évoluer au fil de la projection. C'est ce qui se passe au tout début de Captives d'Arnaud des Pallières (pas pour tous les spectateurs, évidemment), l'arrivée de Fanni à l'hôpital de la Salpêtrière, un "beau" jour de 1894, ne semblant guère crédible, pas plus que les motivations de l'héroïne affichées d'entrée, y compris auprès de ses geôlières, de s'enfermer volontairement afin de retrouver sa mère. Les aventures de cette infiltrée qui n'en est pas une deviennent assez vite grotesques, celle-ci disposant d'une liberté de manœuvre stupéfiante. Le réalisateur semble d'ailleurs plus intéressé à filmer des "gueules" terrifiantes qu'à véritablement nous faire croire à son intrigue où à ses personnages principaux, joués par un bel échantillon de 'stars' : Josiane Balasko, Carole Bouquet, Yolande Moreau, Marina Foïs, dans des rôles caricaturaux. Seule Mélanie Thierry s'en tire sans trop de dommages, sur la longueur. Quant au célèbre Bal des folles, qui est censé être le tout dernier, il ne fera pas oublier celui décrit dans le roman éponyme de Victoria Mas et même celui montré dans l'adaptation qu'en a fait Mélanie Laurent, même si pas mirifique.