♫ Musique ♫
Arnaud des Pallières, revient cette année avec une histoire se déroulant en 1894 à l’hôpital psychiatrique pour femmes de la Salpêtrière à Paris. On suit Fanni, une femme qui se fait volontairement interner pour retrouver sa mère disparue. À son arrivée, elle découvre un univers carcéral dirigé d’une main de fer par la surveillante générale et une infirmière autoritaire. On découvre les conditions inhumaines de ces internements forcés et explore les destins entrelacés de ces femmes enfermées, tout en dénonçant les abus et les injustices dont elles sont victimes.
Arnaud des Pallières, réalisateur français connu pour "Michael Kohlhaas" et "Orpheline". Même si je n’ai jamais vu aucune de ses œuvres, il est connu pour son style marqué par une exploration intense des émotions et des situations humaines complexes.
Mais ce n’est pas pour lui que j’ai lancé "Captives" mais plutôt pour le casting impressionnant qu’il propose. Un vrai bal d’actrices avec Mélanie Thierry jouant le rôle principal de Fanni, que j’avais pu apercevoir dernièrement dans "Au Revoir Là-Haut". Josiane Balasko, qui ne m’inspirait pas confiance avec ces apparitions dernièrement dans des comédies françaises totalement "éclatées au sol", apporte une profondeur troublante en tant que surveillante. Marina Foïs, que j’adore tant dans les comédies que dans les drames, incarne une infirmière autoritaire avec beaucoup d’intensité. Dominique Frot et Yolande Moreau complètent ce casting de haut niveau, chacune apportant une nuance unique à l’ensemble du récit. Quant à Carole Bouquet, que je n’ai jamais vraiment appréciée plus jeune, je l’ai juste trouvé exceptionnel et d’une beauté rare.
Est-ce que j’ai toujours eu un faible pour les femmes mures ? Naaaaaaaaan…
Le film jongle entre la quête personnelle de Fanni et une critique sociale plus large de l'institution psychiatrique au XIXe siècle. Bien que cette dualité narrative soit ambitieuse, elle souffre parfois d’un manque de cohésion, avec des récits secondaires qui détournent l’attention de l’intrigue principale. Cependant, cette approche permet aussi de peindre un tableau complet de la vie à la Salpêtrière, offrant une perspective à la fois personnelle et collective sur les injustices subies par ces femmes. La caméra à l’épaule et les plans serrés sur les visages accentuent le sentiment de claustrophobie et de tension constante. J’avoue avoir parfois coupé ma respiration sans m’en rendre compte immédiatement. Le choix de couleurs ternes et d'une lumière crue renforce l’austérité des lieux, même si on peut penser que cette approche esthétique est exagérée.
La vraie force du film se trouve dans le jeu des actrices. Mélanie Thierry est exceptionnelle dans le rôle de Fanni, naviguant entre détermination et vulnérabilité avec une grande justesse. Josiane Balasko et Marina Foïs apportent une intensité palpable à leurs personnages, rendant l'autorité et la cruauté de leurs rôles crédibles et terrifiants. Carole Bouquet et Yolande Moreau ajoutent des couches de complexité émotionnelle, humanisant les femmes qu’elles incarnent malgré leurs conditions déplorables.
Entre indignation et compassion, "Captives" met en lumière les abus subis par les femmes internées et les luttes pour leur dignité et leur liberté. Bien que certains aspects du film puissent paraître dramatisés, l’ensemble reste cohérent et poignant, offrant une réflexion profonde sur la condition féminine et les dérives des institutions psychiatriques de l’époque.
Même s’il présente certains défauts, j’avoue avoir été touché et révolté lors de l’exploration de ce chapitre sombre de l’histoire psychiatrique mais comme disait Freud :
De quelque manière qu'on s'y prenne on s'y prend toujours mal