Requiem for a team.
Ecoutez plutôt : C’est un petit rythme sec, 6 coups narquois, méchants comme les 70’s en train de mourir. Un assénement teigneux, qui ponctue le ballet des voitures et le silence des gangsters...
le 1 oct. 2015
68 j'aime
4
Réalisé pour un budget d’environ 100 000$ en sortie d’étude, Assaut a ce minimalisme et cette sobriété du premier film à petit budget.
L’introduction chorale des différents protagonistes joue là-dessus, à la fois lente et silencieuse. Carpenter n’est pas forcément intéressé par un long développement des dits personnages, son choix se portant plutôt vers des archétypes qu’il faut faire cohabiter dans le même monde. Les travellings ruraux passent d’un groupe de personnage à un autre comme pour resserrer l’intrigue autour du commissariat d’Anderson. Chacun a une bonne raison de s’y trouver dans un premier temps, que ce soit par nécessité ou par obligation.
Le père devenu aphasique après le meurtre de sa fille semble être l’élément déclencheur de l’assaut. Cela correspond aussi à l’intrusion d’une certaine forme de fantastique dans le film. La menace extérieure n’a pas de visage, Carpenter jouant habilement avec le hors-champ. Les personnages se demandent la cause de ce massacre, la seule réponse est « qu’ils s’en tapent » le sang et le drapeau ne signifiant rien d’autre. Exit la notion de cause juste ou de violence justifiée de Rio Bravo dont Assaut est une relecture. Là où le film de Hawks réunissait ses personnages, certes atypiques, autour d’une cause commune, la loi. Ici il n’en est rien l’ironie veut que les prisonniers combattant au côté des policiers pourraient être assaillants.
A ce jeu de la mort gratuite, autant aller jusqu’au bout à l’instar du final cathartique mais vain de La horde sauvage de Peckinpah. Mais même là, Carpenter décide de conclure dans un sous-sol à l’abri des regards. Tout juste les personnages auront-ils le droit de sortir ensemble par la grande porte non sans une certaine ironie de leur part, survivants d’un assaut dont ils ne connaitront jamais la cause ni le but.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 21 oct. 2017
Critique lue 266 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Assaut
Ecoutez plutôt : C’est un petit rythme sec, 6 coups narquois, méchants comme les 70’s en train de mourir. Un assénement teigneux, qui ponctue le ballet des voitures et le silence des gangsters...
le 1 oct. 2015
68 j'aime
4
Grand fan de Howard Hawks devant l'éternel, John Carpenter, pour son premier vrai film professionnel ("Dark star" était un film de fin d'études), accouche d'une relecture contemporaine de "Rio...
Par
le 23 janv. 2014
61 j'aime
John Carpenter ne l'a jamais caché : c'est un réalisateur de westerns frustré. C'est absolument évident quand on regarde des films comme New York 1997 ou Vampires. Et c'est flagrant aussi dans...
Par
le 20 mai 2014
59 j'aime
8
Du même critique
Passé l’étiquette de postmoderne que l’on a souvent accolé à son nom, et qui se démode inéluctablement avec le temps, De Palma demeure, rétrospectivement, le cinéaste qui a le plus, et le mieux,...
Par
le 27 janv. 2019
2 j'aime
Réalisé pour un budget d’environ 100 000$ en sortie d’étude, Assaut a ce minimalisme et cette sobriété du premier film à petit budget. L’introduction chorale des différents protagonistes joue...
Par
le 21 oct. 2017
2 j'aime
L'universalisme du cinéma Américain classique notamment tient en grande partie à la manière dont le récit nous est conté. Une forme de structure pyramidale comprenant successivement la mise en place...
Par
le 16 juin 2024
1 j'aime