Cinquante nuances de gris

Dernier opus de la trilogie réalisée par la Gaumont dans les années 1980, ce Coup du menhir détonne. Après deux épisodes placés sous le signe de la bonne humeur et des voyages, voilà un dessin animé bien sombre. Ciel bas souvent bouché, présence du fameux devin plus gris que le ciel lui-même, mise en avant du côté obscur des différents personnages, ce film d’animation est à peine destiné aux enfants. Mix du Devin donc et du Combat des chefs, où le druide Panoramix perd la tête suite à un coup de menhir, on oscille entre les manigances du vendeur de rêve et les délires du pauvre Panoramix.

A l’image des deux albums dont il est extrait, ce Coup du menhir, au-delà d’être noir avec une musique pour le moins peu entraînante (ce qui n'enlève rien au talent du grand Michel Colombier), est aussi très peu drôle. L’humour se résume à quelques passages farfelus parfois longuets (les expérimentations du druide) et à quelques (mais trop rares) bons mots des albums. Pour le reste, on suit les péripéties d’un centurion et de ses légionnaires, moins charismatiques qu’à l’accoutumée, et les efforts de nos deux héros pour remettre le village dans la bonne direction. Autrement dit, l’aventure n’est ici pas au rendez-vous et l’ensemble manque ostensiblement de rythme. C'est même triste à dire mais on n'est pas trop là pour rigoler, les incontournables pirates, Jules César et autres personnages pittoresques étant absent de cet opus.

Très clairement, pour ma part, la plus faible adaptation après Astérix le Gaulois en dépit d’une animation des plus correctes et de voix au poil. Dommage de voir s’arrêter ici l’aventure de nos amis chez Gaumont de cette façon, les équipes techniques étant de bonne qualité et, surtout, d’autres albums méritant bien plus sûrement une adaptation que ces deux albums, certes sympathiques, mais qui ne se prêtent que très modérément à un divertissement pour toute la famille.