Tour de Gaule express (ou le combat des druides)

Histoire inédite car basée sur aucun des albums d'Astérix parus à ce jour, Le Secret De La Potion Magique s'aventure dans une quête non sans danger. On n'avait pas vu le druide Panoramix aussi soucieux que depuis L'Odyssée D'Astérix (album paru en 1981), quand un ingrédient manquait pour faire sa potion et pour cause : après une mauvaise chute du haut d'un arbre, angoissé par sa situation, il part avec Astérix et Obélix, ce dernier le portant, en quête du digne successeur auquel il lui transmettra le secret de sa potion qui donne une force surhumaine.

Hélas, par une transmission défectueuse manquant de groin, cela tombe dans les oreilles d'un antagoniste sournois et dangereux du nom de Sulfurix, un druide déchu dont la carrure rappelle le personnage de Prolix dans Le Devin avec une fourberie à la façon de Saroumane (Le Seigneur Des Anneaux).

Un nouveau Tour De Gaule, cette fois pour trouver le bon druide qui succédera, s'impose à nos trois héros, enfin quatre avec Idéfix plus une autre personne encore, qui se verront suivis par les autres hommes du village gaulois laissé alors sous la garde des femmes exposées face à la menace romaine. Cela parait compliqué dans tout ce scénario ? N'ayons crainte car c'est mené intelligemment et ponctué de situations assez burlesque.

Le duo Clichy/Astier se démerde bien en donnant un souffle de modernité aux irréductibles gaulois tout en ne trahissant pas l'esprit. Graphiquement avec un nouveau type d'animation depuis le précédent, Le Domaine Des Dieux, ça apporte une nouvelle jeunesse. C'est dynamique, bien rythmé, bondé d'humour. Les gags avec les pirates ou bien entre Ordralfabétix et Cétautomatix sont attendus mais ne lassent pas et l'histoire fait comprendre aussi que les meilleurs élèves ne sont pas toujours ceux que l'on croit, que le talent c'est bien mais avec la sagesse, c'est mieux.

Il paraît qu'Albert Uderzo a moins aimé la séquence chaotique finale pour une raison que je ne révèle pas par précaution. Cependant, cher Albert, quand on a publié un album comme Le Ciel Lui Tombe Sur La Tête, on peut être en mesure de te dire que tu exagères !