Je n'étais pas allé voir d'Astérix depuis le miracle Mission Cléopâtre. Il faut dire qu'il faut avoir du courage pour faire un Astérix après ça. J'y suis donc allé en m'attendant au pire, et j'en suis ressorti avec une certaine satisfaction, ceci expliquant probablement cela. Il y a du bon voire du très bon dans cet Astérix. Déjà, c'est franchement beau. Les prises de vue, les décors, urbains ou champêtres, les costumes, de ce côté-là, tout est réussi. Les scènes de combat et de bataille, notamment la dernière, sont impressionnantes et bien réalisées. La musique supporte le tout : du Morricone sur une bataille voulue épique, c'est OUI. L'histoire est également très bien ficelée, et on ne s'ennuie que très rarement. Les acteurs sont inégaux mais, dans l'ensemble, font le job. J'étais le plus sceptique pour Gilles Lellouche en Obélix et Vincent Cassel en César, et pourtant ce sont eux qui sont presque les plus crédibles. Mentions spéciales pour Leanna Chea (la combattante chinoise Tat Han) et l'éternel José Garcia (le biographe portugais de César, Biopix). Venons-en au point faible du film, c'est dommage, ça aurait dû être son point fort : l'humour. Il y a de très bonnes trouvailles (Deng Tsin Qin, oui j'ai ri), il y a de très bonnes situations (la patate au vieux sage), mais dans l'ensemble, au mieux on sourit vaguement plus qu'on ne rit. Les clichés racistes au premier degré sont globalement évités (ouf de soulagement), puisque ceux à l'écran sont là pour ridiculiser le personnage les proclamant, et non l'objet-même du cliché (un César condescendant se moquant de la musique chinoise). En bref, si vous voulez passer un moment agréable devant un film à grand spectacle français (Marvel ça va bien 5 minutes non ?), allez-y sans hésiter, mais ne vous attendez pas à un grand moment de cinéma. Et c'est tant mieux, ce n'est pas l'ambition de cet Astérix et Obélix - L'Empire du milieu !
Finalement, Mission Cléopâtre n'est peut-être pas un miracle, mais plutôt une malédiction : il est impossible de faire un Astérix aussi bon, et tous les suivants seront malheureusement estimés à l'aune de cet illustre ancêtre inégalable.