Il ne manque que la bière et les chips pour profiter pleinement

Beaucoup de choses ont été dites sur ce film, mais il m'a quand même donné envie de rajouter ma pierre à l'édifice du melon de Canet.

Le plus frappant étant le mépris de son réalisateur vis à vis des spectateurs. Canet n'a rien à nous raconter, rien à montrer. Il nous explique encore et encore la même chose sur une histoire qui n'avance pas. Son film donne l'impression d'avoir été écrit dans sa berline avec chauffeur en allant sur le lieux de tournage. L'écriture étant digne des discussions de l'oncle gênant du repas de Noël qui fait des blagues sur les chinois mais qui n'est pas raciste parcequ'il a un amis noir.

Le montage tout comme la réalisation sont réduits à leurs minimum, un enchaînement de scènes sans réflexions esthétiques entre elles, sans fondu, sans rien... La plupart des scènes sont dans des décors banals en intérieur, on aurait aimé voir de plus beaux paysages en extérieur avec un tel budget, plutôt qu'une bête carte dessinée pour nous montrer la progression des protagonistes. Mention pour les scènes en direction du coucher de soleil lors du voyage vers la Chine, décrite un peu plus tôt comme étant dans la direction du soleil levant.

La direction des acteurs est catastrophique comme leur jeu, certains donnent l'impression de découvrir leur texte sur un prompteur en direct. Seul les grands noms s'en sortent un peu en étant totalement en roues libres. Peut être finalement que la thèse de l'écriture le matin même en venant sur le tournage n'est pas si folle ..?

Gilles Lellouche est tout de même plutôt bon et touchant dans son Obélix, même si il ne vaut pas l'Obélix de Depardieu.

Orelsan qui fait du Orelsan est bien également dans ses 2min d'apparition.

Et pour une raison obscure José Garcia m'a arraché un sourire ou deux malgré son rôle ridicule.

La bande original qui est certes sympathique est extrêmement mal utilisée, les musiques n'ont pas forcément de rapport avec les scènes, ou sont présentes car déjà entendues dans d'autres films ("kung-fu fighthing" pour une scène de kung-fu, sérieusement ?) Certaines commencent de façon abrupte avec une scène pour couper entre deux notes lorsque la scène en question se termine.

Ce film n'a aucune réflexion artistique, rien à montrer, rien à raconter. C'est seulement un enchaînement de scènes posées les unes après les autres pour justifier l'apparition des acteurs et invités.

En bref, un film nombriliste de Canet, avec Canet, pour Canet et surtout pour renflouer les caisses de Canet et ses potes. Qui pourront continuer à bien se marrer sur Tofu et compagnie lors d'un grand banquet payé avec le pognon du film.

Malgré tout ça on rit un peu, mais on rit du film et non pas avec le film.

Mais ça fait quand même quelque chose de voir un nanar lors de sa sortie au cinéma.

Finalement il pourrait presque être bien avec des potes un soir pluvieux en mangeant des chips et en buvant des bières, beaucoup beaucoup de bières.