Je n’ai pas besoin d'écrire que les films de Wes Anderson sont extrêmement stylisés, malheureusement sa stylisation se fait au détriment de la crédibilité émotionnelle. C’est une question de goût et en ce qui me concerne, « Asteroid City » ne déroge pas à la règle.
Ce film s’ouvre dans un noir et blanc éclatant et un format Academy carré, sous la forme d’un documentaire télévisé, vers 1955, aux États-Unis d’Amérique. Le faux documentaire est raconté par un Bryan Cranston bien habillé.
Si cela me semble difficile à suivre (déjà !), il faut reconnaitre que ce nouveau film d'Anderson est ingénieusement conçu par l'imbrication de récits multiples. L'histoire se déroule sur un site reculé de crash de météorite dans l'Ouest, abritant une sorte de camp spatial. L'endroit est, comme c'est souvent le cas pour tous les films d'Anderson, magnifique sur le plan géographique et géologique (l'orange du désert et le ciel bleu sans nuages ) ainsi qu'en termes d'agencement et de conception des bâtiments. Aucun des détails, du texte sur la devanture du restaurant aux présentoirs des distributeurs automatiques, n'est superflu.
Le camp spatial organisé par cette petite ville est un rassemblement de plusieurs personnes doués pour les études dont les inventions futuristes. La facilité avec laquelle Anderson rassemble les personnages et leurs traits étranges dans un récit qui ne faiblit jamais (le film ne cesse de pétiller et de vibrer tout au long de ses 105 minutes de durée) est à saluer.
Toute l’action du film se concentre finalement sur cette question banale et pourtant dévorante : « Quel est le sens de la vie ? ».
Bien sûr, les personnages du film ne formulent pas toujours cette question aussi clairement.
« Asteroid City » dépeint une galerie de personnages aux visages divers, qui interprètent l’art et la vie et c'est ...tout.
Oui, il ne se passe pas grand chose et c'est là que le bas blesse. Autant d'acteurs de renom ( bravo pour le casting!) pour juste en arriver là, c'est décevant, extrêmement décevant.
Du coup j'en suis arrivé à me dire que visionner un film publicitaire et de promotion d'1h45 , il n' y a qu'un pas. Stylisation plus casting branché = Publicité et donc recettes! Wes Anderson l'a fait.