Si l'on ne peut qu'être admiratif du travail de réalisation (décors, colorimétrie, cadres, photographie, mouvements de caméra...), la question du fond va, comme d'habitude avec le cinéma de Wes Anderson, devoir être soulevée. Pourtant, il serait là un peu réducteur de tomber dans le travers traditionnel de la critique facile de type "tout sur la forme, rien sur le fond".
Contrairement à The French Dispatch qui se contentait d'aligner différentes vignettes avec comme seuls objectifs apparents de mettre en lumière le casting 5 étoiles du film ainsi que la maîtrise formelle du réalisateur, le film semble nourrir ici davantage d'ambition : celle de dépasser cette première impression de suite de saynettes pour nous faire passer des messages, de nous faire réfléchir, en se servant de cette ville et de son cratère comme une allégorie du chaos et du vide qui semble parfois s'emparer de notre Monde, le tout avec une certaine forme d'humour assez bienvenue.
Ainsi, le film est sans doute truffé de messages ou de symboles à interpréter. Le problème est que l'oeil et le cerveau sont tellement occupés à recevoir et digérer la forme qu'ils ne sont plus assez disponibles pour se donner la peine de se livrer à l'exercice de l'analyse du fond, ou n'en ont tout simplement pas envie, alors qu'une certaine forme d'ennui s'installe au fur et à mesure du film.
A cause d'un manque d'incarnation, d'une mise en scène trop programmatique pour permettre de l'émotion et d'un scénario quelque peu alambiqué, l'on finit par ne plus trop comprendre ce que le film cherche à nous raconter et l'on ressort de la séance en ayant "seulement" passé un bon moment...