Asteroid City, à l'instar de French Dispatch (son précédent film) me fait penser à certaines pâtisseries que l'on voit dans les vitrines : c'est façonné au cordeau, très coloré mais une fois qu'on plante la cuillère dedans et qu'on la goûte, la déception est à la hauteur du plaisir que l'on a éprouvé en la voyant.
Bien sûr, plusieurs aspects positifs peuvent être relevés :
- d'emblée, on reconnaît la pâte (brisée ou feuilletée, je vous laisse le choix) du réalisateur, reconnaissable entre mille : ce mélange de 2d ( frontalité et horizontalité des premiers plans très marquées, personnages trop souvent ou de face ou de profil ; décor et perspective incroyablement maîtrisés). Attention toutefois à ne pas s'auto-parodier !
- Les couleurs, qui cette fois-ci donnent plus dans les tons pastels, titillent avec plaisir la rétine.
- Le casting est complètement fou : Tom Hanks, Edward Norton, Scarlett Johansson, Steve Carrell, Matt Dillon, Bryan Cranston et l'incroyable Maya Hawkes, découverte dans la série Stranger Things et qui, une fois de plus, est éblouissante. Et j'en oublie!
Mais malgré tout cela, il règne une certaine vacuité, entre mises en abime lourdingues (je préfère dans ce registre les premiers films de Quentin Dupieux) et jeu théâtral parfois très caricatural. Le scénario ne présente que trop peu d'intérêt et au bout d'un certain temps, j'ai carrément décroché. On est bien loin de The Grand Hotel Budapest ou de Moonrise Kingdom.
Du coup, je vais aussi m'adapter à ce film et donner dans la lourdeur de propos (et boucler ma critique comme je l'ai entamé).
Pour résumer, manier la poche à douille avec virtuosité et élaborer les plus belles cages en sucre filé ne fait pas de vous un pâtissier de génie. Le plus important, c'est le goût.