Voilà un court-métrage plutôt intéressant. Mais aussi un peu chiant.
Intéressant pour l'aspect formel. Des angles de vue dynamiques, un montage rythmé, des effets spéciaux simples mais efficaces, un noir et blanc pelliculé qui caresse l’œil dans le sens de la rétine ; un tel agencement de plans, de tels angles de vue, on peut dire que c'est moderne. Parce qu'en dehors de la coupe de cheveux de l'actrice, dans bien des plans, on pourrait penser que ça a été filmé il y a quelques années avec une vieille caméra. Bon, il reste quelques plans et travellings maladroits, mais dans l'ensemble ça passe, au moins ce n'est pas trop lisse.
Mais c'est bien chiant aussi. Parce que ça ne raconte pas grand chose. On se croirait dans un rêve, ce qui est toujours sympa. Il y a peut-être un sens à tout cela, au fait que l'héroïne se barre à la fin avec une pièce d'un jeu d'échec avec le sentiment d'avoir accompli la plus belle farce au monde. Je ne sais pas. Moi le symbolisme, j'ai un peu de mal ; je préfère des philosophes comme Bay ou Emmerich qui ne laissent pas de place à l'équivoque. Et puis surtout, un rêve, pour moi, doit avoir du sens. Sinon c'est la porte ouverte au n'importe quoi. Et c'est un peu la sensation que j'ai eue en regardant le film : que l'auteur allait un peu partout juste pour expérimenter sa machinerie. Ses expérimentations sont vraiment intéressantes, mais ça ne reste que d'un point de vue technique. Narrativement ça m'a paru vide. Ou bien je suis un peu con. Mais comme je suis modeste, je préfère ne pas penser que je suis con.
Bref, ce court-métrage n'est pas désagréable à regarder grâce à une maîtrise formelle évidente, mais qui manque de saveur à cause d'un scénario ne servant que de prétexte à partir dans ce délire plastique.