Atari : Game Over
6.6
Atari : Game Over

Documentaire de Zak Penn (2014)

On trouve de tout dans le désert. Du sable, déjà. Des cailloux, de la poussière, bien évidemment. Des cadavres, aussi. Mais si l'on en croit la légende, on trouve surtout des cartouches du jeu vidéo E.T. the extra-terrestrial conçu par Atari et que la compagnie aurait enterré plusieurs mètres sous terre dans le désert de Alamogordo au Nouveau-Mexique. La raison d'une telle folie ? Le jeu serait considéré comme le pire jamais imaginé et aurait contribué à la faillite de la célèbre firme.


Scénariste confirmé (on lui doit le script initial de Last Action Hero) et amateur de jeux vidéos et de légendes urbaines, Zak Penn profite de fouilles organisées en 2014 sur le site mythique pour tirer cette énigme au clair et retracer du même coup un petit historique de Atari, de sa naissance à sa chute.


Bien trop court (à peine plus d'une heure), Atari: Game Over parvient tout de même à capter l'essentiel d'un tel sujet. Evitant toute admiration béate ou regard condescendant sur l'univers qu'il décrit, Zak Penn va à l'essentiel, retranscrivant parfaitement la fascination parfois puérile ou futile qui nous anime face à un tel mystère, tout comme ce mélange d'exaltation et de vide qui s'empare de nous une fois venue l'heure de la révélation finale.


Peu importe finalement que les précieuses cartouches soient réellement enfouies au fin fond du désert mexicain ou secrètement dissimulées dans la culotte de Liliane Bettencourt, le véritable but de Atari: Game Over est de remettre les pendules à l'heure. De réhabiliter non seulement un jeu peut-être pas si navrant que cela (réalisé en seulement cinq semaines, quand même, sur la demande de personnes n'y connaissant visiblement rien) mais surtout son créateur, Howard Scott Warshaw, concepteur de génie derrière des succès mémorables comme Yar's revenge ou la version vidéoludique de Raiders of the lost ark, accusé bien rapidement d'avoir coulé à lui seul une boîte ayant eu l'orgueil de croire qu'elle pourrait écouler inlassablement la même console de jeu dans un marché déjà bien saturé.


Traversé de purs moments geeks (il faut voir l'auteur du hit littéraire Ready Player One se rendre à Alamogordo en DeLorean après un arrêt chez George R.R. Martin), saupoudré d'interviews passionnantes et allant droit au but, Atari: Game Over est un petit documentaire attachant et fort agréable à défaut d'être incontournable.

Gand-Alf
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Instant cinéma 2015., Documentaires (et tout ce qui s'en approche). et 2014.

Créée

le 27 avr. 2015

Critique lue 421 fois

9 j'aime

Gand-Alf

Écrit par

Critique lue 421 fois

9

D'autres avis sur Atari : Game Over

Atari : Game Over
ptitpraince
2

Remplissage d'un grand trou

Atari : Game Over c'est typiquement le reportage qui monte en épingle un truc qui se révèle totalement décevant. L'excavation des cartouches de E.T. fait pschit puisque peu de jeux sont trouvés (par...

le 4 avr. 2015

3 j'aime

1

Atari : Game Over
Théo_Da_Costa
6

Critique de Atari : Game Over par Théo_Da_Costa

Documentaire intéressant qui reunit la majorité des acteurs de l'époque et leurs contemporains dans le domaine du jeu vidéo et de l'informatique. Docu qui aurait pu être un peu plus long cela dit,...

le 24 juin 2018

1 j'aime

Atari : Game Over
sseb22
7

Critique de Atari : Game Over par sseb22

Toute personne s'intéressant un tant soit peu au monde du jeu vidéo a forcément entendu parler de E.T., le jeu tiré du film de Spielberg et adapté sur Atari 2600. La légende urbaine le donne comme...

le 20 avr. 2015

1 j'aime

2

Du même critique

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

269 j'aime

36

Interstellar
Gand-Alf
9

Demande à la poussière.

Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...

le 16 nov. 2014

250 j'aime

14

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

212 j'aime

20