Sorti à la fin de l'année 2001, soit quelques mois après le carton du premier Shrek, Atlantide est un des derniers longs-métrages produit par Disney en animation traditionnelle à sortir sur grand écran. Le succès mitigé et des critiques pas toujours très flatteuses auront raison d'une suite éventuelle, la série animée également prévue se voyant annulée au bout de trois épisodes, compilés plus tard sous la forme d'un DTV.
Imaginé par ses créateurs en 1996 juste après le succès du Bossu de Notre-Dame, Atlantide aura surtout subit une orientation hésitante en ce qui concerne le public visé, trop sérieux pour satisfaire les plus jeunes et trop disneyen pour les adultes. Dommage, car ce mélange d'aventure, de fantastique et de steampunk, empruntant aussi bien à Jules Verne et à Arthur Conan Doyle qu'à Pocahontas ou au Laputa de Hayao Miyazaki, s'avère finalement une agréable surprise.
Bien que très classique et prévisible, Atlantide se suit sans aucun déplaisir, évitant le plus possible l'humour pachydermique et les bons sentiments dégoulinants au profit d'un voyage au coeur d'une cité mythique qui devrait sans problème ravir les enfants entre huit et douze ans. Certes stéréotypés, les personnages nous sont immédiatement attachants et leur design anguleux (Mike Mignola aurait bossé sur le film) change agréablement de l'uniformisation habituelle.
Tourné en scope (fait rare dans l'animation), Atlantide combine habilement animation classique et effets générés par ordinateur, et évite de tomber dans la surenchère qui polluait le mal-aimé Titan A.E. Si certains plans sont étonnamment moins soignés que d'autres, le budget conséquent du film permet un très beau rendu, n'en faisant peut-être pas le plus beau de la maison Disney mais un joli livre d'images aux superbes couleurs.
Souffrant de quelques baisses de rythme et d'un scénario tout ce qu'il y a de plus classique, Atlantide n'en reste pas moins un joli petit film, qui ne méritait absolument pas son relatif échec et mérite amplement d'être réévalué, surtout en comparaison de ce que l'on subit actuellement sur les écrans.