Atlantide, l’Empire perdu, ou comment partir d’un mythe moult fois revisité en y apportant un soupçon de fraîcheur et un arrière-goût de vide au spectateur.
Au-delà du trait un peu particulier – mais moins tape-à-l’œil que celui d’Hercule – et de l’animation assistée par ordinateur frémissante, ce dessin animé souffre d’un manque cruel de charisme. Si le principe des cristaux pourvoyeurs d’énergie et de vie est un très bon concept, en plus d’être très esthétique, il ne parvient pas à faire oublier la platitude des personnages. En effet, à part Milo Thatch et le commandant (dont j’ai oublié le nom), tous les autres ont un impact négligeable sur l’histoire – pour ne pas dire inexistant. A la limite, Helga est celle qui sort un peu du syndrome de la plante verte qui atteint les membres de l’expédition.
Sincèrement, le docteur Gentil, à quoi est-ce qu’il sert concrètement ? A impressionner le héros et à constater que le père de Kida ne survivra pas à ses blessures. Super… Gaëtan ? A faire un trou dans une colonne et à apporter la touche d’humour rase-moquette du film. Enzo ? A faire croire au héros qu’il a avalé de la nitroglycérine et à exploser une autre colonne (oui, les colonnes ont beaucoup souffert lors du tournage). La gamine ? … Euh… attendez, je cherche encore. A rien, je crois. Elle se contente d’éviter les boulons fous dans la salle des machines du sous-marin et c’est Milo qui débloque l’engin de Gaëtan. Le cuistot ? Il sert une tambouille immonde. L’opératrice ? A fumer. Bon j’avoue, elle, j’aime bien son côté complètement désabusé. Bref, une équipe pas très utile, qui encombre l’espace et occupe le temps de parole, sans laisser un souvenir impérissable dans l’esprit du spectateur (pour preuve, on ne retient même pas leur prénom).
A côté de ça, il y a de très jolis passages : le vieux et Milo qui papotent devant un colossal aquarium (je veux le même à la maison !), l’apparition de Kida dans la grotte (avec ce grand masque zoulou bleuté), les traductions sous-marines de Milo et Kida (avec cette ambiance très sombre) et puis le tsunami de lave final et les géants protecteurs. Mais, ce n’est pas ça qui sauve le dessin animé.
Bref, un petit 6/10 pour moi. Esthétiquement très sympathique, mais des personnages invisibles et un humour qui ne décolle pas, en plus d’une musique absente.