Nul besoin de rappeler la tragédie du R.M.S Titanic de la White Star Line, cette fameuse nuit du 14 au 15 Avril 1912.
Concentrons-nous sur A Night to Remember (magnifique titre, s'il en est), le film de Roy Ward Baker.
Le scénario d'Eric Ambler et Walter Lord se base sur le best-seller de ce dernier (déjà adapté en 1956 pour la chaine NBC), qui retrace le destin funeste de "L'Insubmersible", en recueillant le témoignage de 63 survivants de cette fatidique nuit glaciale.
Contrairement à la version de James Cameron (qui est pourtant plus véridique sur la description et le naufrage du Titanic), ce récit ne s'intéresse pas à quelques personnages précis mais à la tragédie même.
On nous présente quelques personnages qui quittent leurs foyers pour aller faire la fameuse traversée inaugurale, puis assez rapidement on plonge (sans mauvais jeu de mot) dans la fameuse tragédie.
Dès lors -et ce, grâce aux témoignages des réels protagonistes présents à bord- le côté humain apparait sans flonflon ni surenchère dramatique.
Ainsi, nous faisons connaissance avec deux autres navires: le cargo Californian et le paquebot Carpathia.
Le premier sera le témoin inactif de ce drame lointain (le Californian se trouvait à 30 km du Titanic) et par un mauvais concours de circonstance (le premier message envoyé -sans notification d'urgence, cela dit- par le cargo reçu une réponse irritée du radio Jack Phillips, occupé par l'envoi de centaines de missives de la part des passagers.
De fait, le radio Cyril Evans laissa tomber et partit se coucher, ne pouvant recevoir les SOS ultérieurs.
Quant au 3ème Officier de quart, il aperçut des lumières au lointain (ainsi que des fusées éclairantes) mais il interpréta cela comme une notification de blocage par la glace, sans plus.
Concernant le Carpathia, ce fut le seul navire qui répondit aux SOS émanants du Titanic, mais il se trouvait alors à plus de 90 km de là.
Il lui faudra donc de longues heures avant de rallier la dernière position de "L'Insubmersible"...qui n'est forcément pus présent.
Grâce à son Capitaine Arthur Rostron, 705 naufragés pourront être récupérés.
Ne serait-ce que les scènes concernant ces deux navires "annexes" à la tragédie, une vrai Humanité se dégage de ces instants.
Humanité variable (courage, fatigue, malentendu...).
Mais fort heureusement, les séquences sur le Titanic sont tout aussi formidable, car on y découvre la complexité de l'Homme en tant que tel, avec ses joies, ses peines et ses conflits.
Le tout d'une manière très sobre...
Quant aux effets spéciaux, il est fait appel à de gigantesques décors (le flanc gauche et l'arrière du paquebot) ou à des maquettes.
Même si ces dernières me semblent un peu inexactes au point de vue gabarit (le Titanic parait un peu sous-dimensionné) et que les vagues trahissent ledit procédé, force est de constater que l'ensemble demeure extrêmement correct (je vous rappelle que l'on est en 1958...) !
Je dois avouer que le réalisme général (interprétation, crédibilité du scénario apportée par les témoignages direct des survivants) et le cœur mis à l'ouvrage, donne un film qui rend un vibrant hommage à ces "malheureux enfants de la mer" et qu'il s'en dégage une réelle émotion.
En définitive, je peux affirmer que A Night to Remember est à mes yeux, le film le plus réussi sur la tragique (et courte) odyssée du défunt R.M.S Titanic.
Et ce, malgré les quelques erreurs "techniques" (le Titanic sombre sans se briser, la déco intérieure...).
N'en déplaise à Jim...