Critique N°16 :
Et oui, les critiques britanniques n’ont pas aimé trop les libertés faites sur le ‘’Titanic’’ de Jean Negulesco et le succès du long-métrage n’a pas arrangé les choses.
Voulant probablement prendre une revanche sur cette adaptation américaine, une maison de production britannique a demandé les droits d’adaptation du livre de Walter Lord.
Cette adaptation britannique sortira en 1958 sous le nom de ‘’A Night to Remember’’ au Royaume-Uni, ‘’Atlantique, latitude 41°’’ en France et réalisé par Roy Ward Baker.
Hélas, le film de Roy Ward Baker n’aura pas le même succès que celui de Jean Negulesco, cela dit, il connaitra une sortie en DVD.
Quand j’ai commencé à étudier le cinéma, on m’a toujours dit que la fidélité d’une œuvre ne rime pas avec bonne qualité et le meilleur moyen de trouver la bonne qualité, c’est de rendre l’adaptation intéressante.
Même si le réalisateur a voulu rester fidèle à l’histoire, il y a eu des libertés comme la brisure qui n’est pas présente, des passagers qui jouent au foot avec des fragments d’iceberg, l’ouverture du film avec le baptême du Titanic ou l’hommage aux victimes à la fin.
Le metteur en scène arrive à créer la sensation du navire, avec ses plans assez grand et quand le bateau penche, il est filmé de l’extérieur et la maquette est convaincante.
Il a décidé d’élargir la durée de son long-métrage pour donner les événements historiques, comme les discriminations des classes sociales, le California qui observe bêtement le Titanic, le Carpathia qui reçoit le SOS, les cinq compartiments touchés, etc.
Une durée assez particulière, parce que quand l’iceberg arrivé à 30 minutes de film, cela donne une sensation que la catastrophe est arrivée un peu tôt, (sans que le reste du film soit ennuyeux, naturellement).
Malgré que les acteurs fassent une bonne performance, ce n’est pas un film qui laisse un souvenir sur ses personnages, mais sur le choix de sa mise-en-scène, comme par exemple, on peut voir intégralement, un passager qui saute du Titanic.
Et la procédure de sauvetage est le point fort et qui permet d’attirer l’intention aux spectateurs.
Personnellement, je trouve que ce film ne surpasse pas la vision de Jean Negulesco, mais arrive à le rivaliser, parce que les traitements sont différents.
Deux films sur le Titanic sont sortis dans les années 50 et avec nos standards actuels, on pourrait penser, qu’il y en a un des deux qui est plus utile que l’autre, mais c’est faux.
Les deux longs-métrages apportent une vision différente, ce qui donne un grand intérêt à les regarder sans prise de tête.