Atlas Shrugged : Part 1 par tobor
Le roman "Atlas Shrugged" a été écrit en 1957 par la philosophe et romancière américaine Ayn Randt. Ce bouquin a été aux usa un best-seller imposant: dans les années 90's, second bouquin le plus influent après "La Bible"! SECOND BOUQUIN LE PLUS INFLUENT APRÈS LA BIBLE AUX USA !!!
Pourtant, ce roman n'avais jamais été traduit en français avant 2011 !!! Il y a bien eu en 1958 la proposition d'un éditeur suisse mais sa version a été refusée. J'avais trouvé trace d'une autre tentative avortée dans les années 70's puis en 2009... Simultanément à cette parution de 2011 en français sous le nom "La Grève", un premier film (Tome I) a été réalisé qui d'office allait exporter ce triste opus capitaliste de par le monde.
Si le film est cinématographiquement un sous produit Hollywoodien d'atmosphère "téléfilm", à la mise en scène et aux acteurs médiocres, si la transposition à un futur proche opérée à l'époque, originellement dans les années 50's s'effectue ici en 2016, projection qui ne colle pas avec le climat social, politique, économique du récit, il n'en reste pas moins possible d'évaluer le fond du propos de l'auteur, les valeurs qu'elle fait passer aux jeunes américain/es depuis plus de 50 ans à travers son intrigue.
Le constat est évidemment celui d'un capitalisme effréné, d'une culture de l'égo et de la self-made attitude. Dans un monde de riches ou la misère montante reste une simple image, on suit des patron/nes d'entreprise qui au lit comme au wc continuent à triper business. Comment accéder à la gloire d'une réussite personnelle, financière et salvatrice de l'humanité ? Comment faire coller tout ça ? Ce conte de l'entreprise moderne insinue à un ixième degré proche de l'obscénité que la notion d'éthique est un jeu de rôle, un trompe l'œil et une carotte pour diriger les ânes et que la comédie de la bonne-foie sera assurée jusqu'au bout !
On assiste à un étrange jeu linguistique sur ce qui serait une "expression populaire" et qui amène de nombreux intervenants à poser la question "Who is John Galt ?" Les gens disent ça quand ils ne savent pas quoi dire d'autre... ça a l'air normal, c'est une expression pour signifier "et alors?" ou "je ne sais pas" ou "tu m'ennuies" comme une façon de se défiler en semblant pratiquer un "faut surréalisme" qui coupe court à toute discussion. La business-woman phare, spécialiste de la fuite devant ses responsabilités en se reposant sur ses proches, n'aime pas beaucoup cette expression pourtant elle l'exploite, s'y identifie tout en cherchant sa signification... Au fil de l'histoire on se rend compte que le monde entier est supposé graviter autour de cette expression "Who is John Galt?" Tatataaam! refrain nourrissant perpétuellement une surprise fade et entendue qui monte en apothéose une idée à deux balles digne d'avoir été pondue à 8 ans avec ses poupées: John Galt est "l'homme de la situation". On aperçoit quelque fois sa silhouette, ils n'ont visiblement pas peur des très gros clichés à la Oncle Sam! Le producteur du film John Aglialoro y voyait une trilogie, 2 tomes sont déjà portés à l'écran. La réalisation et les comédiens sont complètement différents alors que la chronologie est instantanée d'une partie à l'autre, peu importe, ce ne sont que des "personnes", tout s'inter-change! Passons, il s'agit vraiment du domaine du "navet", digne d'une propagande de la scientologie ou des raëliens ! Il vaudrait mieux pour la production de ces deux flops, éviter de clôturer cette entreprise car je crains que le bateau lamentable de l'intrigue touchant, on le voit venir, à un fond proche de la plus extrême droite, ne révèle dans son apothéose finale une trop navrante et néfaste bêtise pour affronter les critiques!