Trois compères entrent dans une cabine à distributeur, voient un mec qui se plante devant et....
et...
Bah...?
Je suis médisant, le film raconte quand même bien quelque chose et il ne s'y passe pas tout à fait rien. Mais quand même, ce n'est pas bien fouillée et on sent vite que la raison de vivre de nos trois froussards n'est bien que de donner de la crédibilité à un assaillant qui n'en a pas tant, caché sous son anorak les bras le longs du corps comme s'il était atteint de "vigor mortis". S'il se permet quelques excentricités, l'encapuchonné se limitera malheureusement beaucoup à ça : se tenir devant, droit comme un i dans une posture menaçante...
Qu'à cela ne tienne, ses victimes sont suffisamment impressionnées pour décider de ne rien faire et d'attendre. Voila, voila.
Je recommence à être médisant. Le film a fait son office, concrètement, il m'a (un peu) divertit le temps d’une soirée. Je voulais d'ailleurs un métrage qui ne mette pas trop mes neurones à contribution et là dessus je n'ai pas eu à me plaindre. Quoique entre ne pas stimuler mes neurones fatigués et me prendre pour un con il y a quand même un pas que je n'espérais pas voir faire mon film du lundi soir.
Je citerai en premier lieu la docilité des compères, déjà mentionnée, j'ajouterai à cela des rebondissements qui viennent se contredire les uns les autres. Non sérieusement, si au début du film les personnages affirment ne pas avoir de briquet et ne donc pas pouvoir déclencher l'alarme anti-incendie ce n'est pas une bonne idée de le faire trois quart d'heure après à l'aide du briquet de l'un de ceux-là, à moins d'assumer véritablement que le public est le dernier des imbéciles...
Le film semble d'ailleurs se pointer du doigt lui-même lors de l'un de ses abus : "ta carte ne marche pas au distributeur car la bande magnétique est usée... pourtant tu as réussi à entrer alors qu'il faut une carte ?!". Sauf qu'à part faire accuser l'un des protagonistes de radin (ou nous faire réfléchir sur le fait que la demoiselle aussi aurait du avoir a sortir sa carte quand elle est entrée) ça n'aura pas grande importance et on aborde ici l'un des autres gros problèmes que je trouve à redire de ce film finalement : il n'est véritablement rien fat de rien. Rien n'est travaillé en profondeur, rien n'est véritablement développé...
"Il fait trop froid", on va se frotter
"t'es un radin", on se dispute
"t'es croyant", t'as un grigris
"il veut nous tuer", il s'assoit
Ce froid, surtout. Quel déception de le voir si peu exploité. Les personnages se recroquevillent, ils se frottent un peu, ils disent et répètent combien ils ont froid mais ça ne passe pas. C'est sensé être l'un de leur plus gros problème mais le film ne parvient pas à nous en donner la mesure et à nous en faire ressentir le danger. S'il s'en était seulement donné les moyens... on verra bien du verglas sur les vitres, de plus en plus étendu au furet à mesure du film, mais les personnages ne soufflent aucune buée, ne grelottent pas, ne claquent pas des dents... C'est peu joué, peu exploité, ça ne va pas loin et ce à l'instar du reste du film - qui prend de surcroît la liberté de nous traiter d'imbéciles.
S'il y avait juste un peu plus de travail pour donner d'avantage de crédibilité le film aurait déjà été plus agréable. Tel quel il permettra tout au plus de rigoler lors de soirées entre amis où la boisson ne permettrait pas d'apprécier un autre film qui mériterait d'avantage d'égards que celui-ci.