Atomic Blonde sera sans doute plus d'une fois comparé à John Wick, dont il semble à première vue en constituer le pendant féminin. Tout d'abord parce que sa réalisation a été exécutée par une moitié du duo qui était derrière l'assassin cool et rentre dans le lard, David Leitch en l'occurrence.


Parce qu'il en reprend aussi certains aspects de sa représentation, dans la traversée de milieux interlopes à la lumière des néons brillants d'un bleu électrique ou d'un rouge profond et éclatant. Tout comme le goût pour une violence et une mise en scène parfois spectaculaire, vendu par la bande annonce comme terminal et ultra jouissif.


Cependant, ne faire mention que de ces deux aspects serait quelque peu réducteur, voire tout simplement trompeur.


Car Atomic Blonde n'est pas le film émulant John Wick attendu. Il est en effet beaucoup plus proche du film d'espionnage le plus classique, voire un peu planplan dans une première partie sans réelle surprise et se cantonnant à quelques rendez-vous avec des contacts en pleine ville de Berlin, celle d'avant la chute du mur.


La faute peut être à la structure retenue pour dérouler le scénario, sous forme de l'ultra classique interrogatoire, mené après les faits, du principal témoin d'une situation qui a finalement échappé à tout contrôle. De sorte que Charlize Theron, malgré son personnage de femme forte et fatale, en est réduite à subir les événements, plongée qu'elle est dans un scénario qui dépasse son personnage et sur lequel le spectateur a toujours une longueur d'avance.


Mieux aurait valu, sur cet aspect, l'adoption d'un système plus linéaire, qui aurait permis de mettre sa brûlante espionne au coeur du récit, rendant complice l'audience qui aurait été surprise, en même temps qu'elle, par les différents rebondissements réservés.


Même si en l'état, il reste cette photographie froide, glaciale, sublime témoin de l'ambiance d'une ville de Berlin qui n'aura jamais paru aussi délabrée, nue et vétuste que sous la caméra de Leitch, tranchant de manière radicale avec les néons aux couleurs flashy qui zèbrent la nuit. Et une sélection de tubes estampillée 80's très bien vu et évite la plupart du temps les lieux communs et les hits les plus attendus.


Et puis, de manière miraculeuse, une seconde partie aux petits oignons fait accéder Atomic Blonde à un tout autre niveau alors que jusqu'ici, le film se laissait regarder, sans plus. Car il se lâche de manière soudaine niveau action. L'oeuvre offre en effet tout d'abord une apothéose de manifestation en forme de diversion. Pour ensuite laisser place à une scène de baston haletante qui met le feu à l'écran, en faux plan séquence, et ce même si les raccords sont extrêmement voyants. Elle embraye enfin dans une course poursuite immersive à l'issue implacable. L'action promise est enfin là, offrant la dynamique nécessaire pour laisser libre cours, en fin de métrage, à un jeu d'apparences trompeuses très fun et jubilatoire.


Charlize Theron avait déjà accédé au rang d'action star avec Fury Road. Elle le confirme ici, dans un rôle d'espionne taillé pour sa beauté et son charme, tout en ne la ménageant à aucun moment, comme le confirment les première images du film révélant son corps supplicié, marqué, blessé. Cet Atomic Blonde lui va comme un gant, sans cependant rivaliser avec le charisme déployé par l'ami Keanu.


Le film se révèle au final bien divertissant, sans pour autant se hisser aux sommets du genre auxquels il aurait pu prétendre. Une oeuvre estivale qui fera passer un bon moment, à défaut de plus. Sans quelques errements rythmiques et scénaristiques, sûr que le masqué, il était bien parti pour mettre 8, surtout avec Sofia Boutella qui copine avec l'atomique Charlize...


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le 17 août 2017

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