Voici le quatrième volet de la série des OSS 117 par André Hunebelle. A ceci près que cette fois, Hunebelle ne réalise pas, se contentant de produire. Hasard ou non, j'ai trouvé que "Atout cœur à Tokyo pour OSS 117" est (un poil) meilleur que ses prédécesseurs.
Evidemment l'ambition est toujours de concurrencer la franchise James Bond. Exotisme, jolies filles, gadgets, organisation maléfique, héros séducteur arrogant en costard... Sauf qu'ils sont allés un cran plus loin, en embauchant au scénario Terence Young, le réalisateur de quelques aventures de 007 !
Ici, cette enquête japonaise tend malheureusement à faire du surplace. L'idée d'avoir des modèles réduits d'avion embarquant une tête nucléaire (!) ne sert que de trame de fond. L'intrigue tournant surtout autour d'une jolie femme que les méchants font chanter. Et ça tourne en rond avec notre cher Hubert Bonisseur de la Bath qui va devoir régulièrement éliminer de sinistres sbires.
Avec en prime plusieurs éléments repris de "Thunderball", également réalisé par Terence Young. Mais aussi pas mal d'idées que l'on retrouvera aussi dans le prochain Bond, "You Only Live Twice" ! Notamment dans les combats, l'exotisme japonais, ou les situations. Pour une fois, les Français sont en légère avance sur EON Productions.
Pas avec les mêmes moyens ni un savoir-faire comparable, certes. Je note quand même que la forme s'est améliorée. Les combats sont bien moins rigides que dans les épisodes précédents. Frederick Stafford parait aussi plus à l'aise. En même temps il était représentant de commerce quand il a été embauché dans le volet précédent...
Soyez prévenus, il y aura la petite pointe de racisme presque inévitable de l'époque. Les blancs qui jouent des asiatiques, les "honorables étrangers", etc. Par contre sur le reste, ça semble un peu mieux. L'humour à deux balles de OSS 117 est moins lourd. Avec même quelques fois où j'ai ri au premier degré (la bagarre avec le sumo).
Sur l'aspect machiste, ils en tiennent quelques couches. Mais c'est tellement énorme dans celui-ci que j'ai l'impression qu'il y a tout de même un peu de second degré. En tout cas là encore, Michel Hazanavicius n'aura pas beaucoup à exagérer pour livrer les parodies avec Jean Dujardin. Je suis même persuadé que la scène où Hubert se réveille au milieu des Japonais a inspiré l'intro de "Rio ne répond plus".
Maintenant, place au cinquième et dernier de la série !