C’est parfois profitable de revenir sur ses pas. Il en est ainsi dans la vie comme au cinéma. J’avais vu « Attack the block » à l’époque en salle, je n’en avais même plus le souvenir. L’esprit sans doute trop accaparé à l’époque. Et là, dimanche matin, petit réveil croissants café noir, envie de facilité, je le capte à la télévision. Ré découverte !
Bien évidemment, « Attack the block » ne se place pas au panthéon des teen movies, c’est un premier film, quelques défauts et un manque perceptible de budget sont apparents. Pourtant Joe Cornish en tire avantage. Comment faire face à l’adage populaire du mal pour un bien ? Avec de l’imagination, de la créativité et surtout une bonne dose d’humour. Certes les aliens sont rudimentaires (sorte de gros Critters noirs numérisés aux dents fluo), le scénario est des plus basiques mais franchement dès les premières répliques, je me suis laissé embarqué, délaissant (un comble !) mon croissant pour m’installer comme au cinoche bien calé dans mon fauteuil.
Petit film de série B, so british par excellence, on se retrouve dans l’esprit du tandem Pegg/Wright, voir de Christopher Smith avec son jubilatoire « Severance ». Le rythme soutenu, les cadrages virevoltants mettant en valeur ces blocs de la cité, la tension quasi permanente fait que wesh ! l’on s’attache très vite à ce petit groupe d’ados. Des répliques hilarantes, le détour des codes de la cité mais aussi des préjugés et des clichés sont les ingrédients d’un cocktail plein de saveur. Cette vitalité tient également aux jeux des jeunes acteurs, notamment John Boyega excellent.
Mais là où vraiment le film se joue d’une incroyable subtilité, c’est dans son approche de la culture urbaine. Nombre de messages sont essaimés, de la valeur humaine qu’il faut détacher des apparences, du salut de rester unis, et que malgré l’hostilité que parfois on lui porte, le bien finit toujours par triompher. Dans ce sens Moses « sauvé » par l’Union Jack est très symbolique.
Cela peut sembler un peu caricatural (mais n’est-ce pas la loi du genre ?) pour autant « Attack the block », tout fauché qu’il soit, rivalise d’inventivité et de malice que cela en devient jubilatoire !
Festival de Sitges
- Prix spécial du jury 2011
- Prix du public 2011
- Prix de la critique 2011
- Prix de la meilleur musique 2011 à Steven Price