Il faisait chaud, j’étais un peu fatigué et j’avais la flemme d’aller me chercher un DVD dans la DVDthèque qui, il faut l’avouer, est un peu loin du lecteur. Du coup, en zappant, j’ai vu qu’il y avait ce film qui allait démarrer. À coup sûr, pas la comédie de l’année, mais j’ai toujours bien aimé André Dussolier et ai développé une véritable sympathie pour Jérôme Commandeur. Autrement dit, deux arguments pour céder à la facilité du moment. Si le film débute gentiment avec ses gros sabots, je me dis que l’artillerie lourde est réservée pour la suite et qu’il n’y a qu’à faire preuve d’un brin de patience. Et, effectivement, dire que l’artillerie lourde est réservée pour la suite est un doux euphémisme. Car quand l’artillerie lourde débarque, c’est vraiment à dos d’éléphants.
Mais comment peut-on écrire et réaliser de tels films de nos jours ? Et dire qu’ils s’y sont mis à quatre pour pondre ce scénario ! Mais même moi, je crois que je peux faire mieux. Il est incroyable d’imaginer des idées aussi grotesques portés par des personnages aussi minces. André Dussolier et Jérôme Commandeur sont un grand-père et un père plutôt immatures qui, suite à un malentendu, laissent partir seuls en train un petit groupe de gamins dont ils avaient la charge. Les gamins, déchaînés, jouent avec du PQ, du scotch marron, du papier bulle et de l’eau dans le couloir du train (rires). Un contrôleur sadique qui a la haine des enfants les persécute (rires). Le père et le grand-père les suivent à pieds, en voiture volée voire en pédalo accompagnés d’un autre gamin louche qu’ils avaient oublié (rires). Et plus le film avance, plus il sombre dans le totalement grotesque et, surtout, dans le jamais drôle.
Pathétique de bout en bout avec, cerise sur le gâteau, une louche de mélo sur la fin (la femme du père atteint d’un cancer qu’il cache à son fils), voilà un film qui ne mène nulle part et que les deux acteurs vedettes ne peuvent pas sauver. Les gags sont d’une affligeante pauvreté (et pourtant ils étaient quatre à l’écriture), les péripéties sont en totale roue libre (et pourtant ils étaient quatre à l’écriture) et les personnages sans épaisseur ou sans saveur (et pourtant ils étaient quatre à l’écriture). Bref, quel navet !