Attila Marcel, c'est le catch qui se transforme en danse. Un appartement, où le tragique était le seul vestige, en bouée de sauvetage. Le pianiste en ukuleliste. L'instrumentale en chanson. Le piano en pot de fleur.
Et puis tout qui s'effondre. Pour le meilleur.
Attila Marcel, comme son nom l'indique, est un paradoxe navigant sans cesse entre un burlesque léger et un tragique touchant. C'est un beau monde poétique comme seuls les dessinateurs de BD savent en créer où un muet, un aveugle et un médecin ayant raté sa carrière de taxidermiste se retrouvent chez Madame Proust, une Amélie Poulain bouddhiste qui drogue ses "patients" pour les rendre heureux. Et pour nous toucher tendrement.
Ce film nous dit "Ne mentez pas, ne cachez rien, cela fait plus de mal que de bien". Car si le moment où la vérité éclate est douloureux, la suite est pleine de vie. Tandis qu'un mensonge resté enterré ne peut produire que de la tristesse, pour toujours. Mais ainsi sont les Hommes, à ne pas mettre les priorités où il le faudrait. Et comme le dit si bien Madame Proust : "Pourtant c'est écrit sur la porte de vos chiottes : Prière de laisser cet endroit aussi propre en sortant que vous l'avez trouvé en entrant. Vous respectez plus vos chiottes que la planète !"