L'île à nu
En se focalisant sur un triangle amoureux formé par Macha, la rayonnante travailleuse en chef d'un kolkhoze isolé sur une île russe, et les deux marins Youssouf et Aliocha dont le bateau s'est échoué...
Par
le 17 déc. 2018
6 j'aime
En plus d'être le film d'un grand réalisateur, c'est aussi celui d'un homme libre. Loin des regards staliniens, deux Robinson Cruzoé échouent sur une île de la mer Caspienne.
Pour la forme, cela s'appelle encore un kolkhoze où l'on vit de la pêche, pour le fond un paradis retrouvé où l'administration s'efface, ne laisse de traces qu'un dernier tampon sur une feuille lavée par les flots...
Au bord de la Mer Bleue est de ce genre de film que vous regardez l'âme souriante du début à la fin. Souriante devant cette humanité qui ne pense qu'à l'amour et jamais au plan quinquennal, qui est pleine d'amitié et vide de toute suspicion.
L'air de rien, Barnet ouvre aussi grand les portes d'un certain cinéma moderne, celui de l'intime et de l'intériorité, de l'improvisation et des choses apparemment sans importance auxquelles il sait donner toute leur poésie vitale. Sans parler d'une certaine façon de monter... de faire apparaître: une femme dans une déferlante ou une course folle s'arrêtant brusque, un coup de poing stoppant la musique...
Godard et les autres ne s'y étaient pas trompés.
Pour ne rien gâter, la mer est filmée comme nulle part ailleurs, capable d'engloutir un soleil et de ressusciter des corps qu'on croyait perdus.
Staline n'a pas apprécié. C'est normal, il avait des goûts minables de bourgeois en matière d'art... sans parler du reste.
A travers cette histoire en triangle si particulier, Barnet lui nous offre de cet Union Soviétique déjà perdue un hymne à la liberté de ressentir, de respirer la joie comme il y en a peu au cinéma et ailleurs.
Créée
le 2 oct. 2015
Critique lue 479 fois
4 j'aime
D'autres avis sur Au bord de la mer bleue
En se focalisant sur un triangle amoureux formé par Macha, la rayonnante travailleuse en chef d'un kolkhoze isolé sur une île russe, et les deux marins Youssouf et Aliocha dont le bateau s'est échoué...
Par
le 17 déc. 2018
6 j'aime
En plus d'être le film d'un grand réalisateur, c'est aussi celui d'un homme libre. Loin des regards staliniens, deux Robinson Cruzoé échouent sur une île de la mer Caspienne. Pour la forme, cela...
Par
le 2 oct. 2015
4 j'aime
Cette romance entre deux marins naufragés et une femme d'Azerbaïdjan est sympathique, mais sans plus car il est un éloge de la fidélité des femmes. La photographie de Mikhail Kirillov et le jeu de...
Par
le 13 nov. 2022
Du même critique
Revu récemment le 6 juillet 2011 sur écran d'ordinateur mais surtout le 18 et le 20 mai 2014, en salle. Toute la grandeur du film ne m'est apparue d'ailleurs que sur grand écran... en projection...
Par
le 12 sept. 2015
12 j'aime
Film masculin au possible, proche de la grossièreté souvent et pourtant porté par la grâce du jeu... Cavalier réussit un pari unique, celui d'une collaboration étroite avec ses acteurs qui, si mes...
Par
le 2 oct. 2015
11 j'aime
La vraie comédie est-elle évangélique ? C'est ce que semble prouver (ou vouloir montrer) le Fils de Joseph. En quoi ? En résistant à l'appel du meurtre, du règlement de compte. Comment ? Au lieu de...
Par
le 8 mars 2016
10 j'aime
1