Quand, au début du film, James sort de prison alors qu'il est encore très jeune, le spectateur ne possède quasiment aucune clé de compréhension. La mort d'un enfant semble au cœur du récit, mais les crises d'épilepsie de James et la présence sur les lieux du mystérieux Anthony brouillent les pistes.
Le film fonctionne comme une séance d'hypnose au cours de laquelle le héros tente de retrouver le passé en comblant les vides de sa mémoire. L'enquête menée doit apporter compréhension et acceptation pour lui et son entourage.
La mise en scène maintient la tension et permet au spectateur de ne pas perdre le fil même si le scénario entretient parfois une opacité superflue. Le parti pris visuel est naturaliste et s'accompagne d'un habillage sonore soutenu. Plus le récit met à jour le passé plus la noirceur s'installe. Le cinéma de genre n'est pas loin même si Grant Scicluna ne s'y aventure pas, préférant fouiller traumas et dérives sexuelles à la manière d'un thriller.
Porté par des comédiens convaincants et fort d'une mise en scène maîtrisée, Au bord de la rivière garde le cap et trouble malgré une narration inutilement complexe. L'ensemble aurait gagné à être plus limpide.